Paris, 01 mars 2013 (AFP)
La loi handicap de 2005 a prévu de rendre accessibles aux personnes handicapées d'ici au 1er janvier 2015 les transports et tous les bâtiments recevant du public.
Or à moins de deux ans de l'échéance, la France "ne sera pas au rendez-vous", constate la sénatrice socialiste de l'Essonne, Claire-Lise Campion de l'Essonne, chargée par le Premier ministre de faire un état des lieux de l'accessibilité et de réfléchir aux solutions pour la faire avancer.
Ce retard peut s'expliquer par plusieurs raisons:
- la mise en accessibilité présente des coûts financiers parfois significatifs qui n'ont pas toujours été évalués,
- les délais nécessaires à la réalisation de l'ensemble des travaux n'ont pas forcément été bien appréciés,
- et les règles à respecter sont complexes.
"L'insuffisance de l'impulsion politique n'a pas permis de mobiliser les acteurs de terrain", souligne aussi la sénatrice dans son rapport.
"Pour ne pas freiner la dynamique, je suis cependant convaincue que les échéances de 2015 doivent être maintenues", écrit-elle, estimant que le report des échéances de la loi de 2005 serait "une erreur".
Parmi les progrès "tangibles", elle cite les logements neufs: entre 84% et 99% seraient accessibles.
Côté transports, "les avancées sont perceptibles dans les grandes villes, grâce au renouvellement du parc d'autobus et à la réalisation de lignes de tramway, en général accessibles".
"Malgré ces avancées, le chemin à parcourir d'ici 2015 n'en reste pas moins considérable", estime la sénatrice. Par exemple, "si les 63 lignes de bus parisiennes sont accessibles, seules 89 des 274 lignes de banlieue le sont".
Mme Campion avance pas moins de 40 propositions pour "réussir 2015". La première d'entre elles concerne la mise en place d'"agendas d'accessibilité programmée", définissant le coût des travaux nécessaires, et dont la durée de mise en oeuvre pourrait s'inscrire dans une fourchette de 3 ou 4 ans, pouvant être reconduits 2 ou 3 ans.
Une proposition qui déçoit l'Association des paralysés de France (APF), puisqu'elle "reporte de fait l'échéance dune France accessible à 2022".
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