Fondé par la loi de 1987 instaurant Depuis trois décennies, l'Association pour la gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées collecte les contributions des entreprises privées de 20 salariés et plus qui ne respectent pas le seuil de 6 %. Elle les redistribue pour l'orientation, l'insertion et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap.
30 ans à la Seine musicale
Le 3 octobre 2017, à la Seine musicale (Boulogne-Billancourt), l'Agefiph convie les principaux acteurs des secteurs de l'emploi et du handicap pour saluer les "progrès accomplis" en 30 ans mais aussi évoquer l'avenir, explique à l'AFP Didier Eyssartier, son directeur général. A titre de comparaison, pour 7 000 embauches de travailleurs handicapés en 1986, il y en a eu 81 000 en 2016 dans les secteurs publics et privés. Pour une centaine de créateurs d'entreprises, on en recensait 3 300 l'an passé. Pourtant, le taux de chômage des personnes handicapées reste très élevé, 19%, deux fois supérieur à la moyenne nationale. Le taux d'emploi dans le secteur privé, actuellement 3,3%, peine à décoller.
Objectif TPE et PME
L'an passé, le fonds a engagé une "rénovation" pour mieux mobiliser les entreprises, promouvoir l'emploi dans les secteurs en tension, et sécuriser les parcours des travailleurs handicapés. En 2018, elle mettra en oeuvre un service d'appui à l'embauche de travailleurs handicapés pour les TPE et PME. L'Agefiph, qui compte 400 employés et 14 délégations régionales, espère aussi développer l'accueil et l'information des publics, et poursuivre ses partenariats avec Pôle emploi concernant la formation de "référents handicap". "L'objectif, dans une logique de société inclusive, c'est que les dispositifs tous publics liés à la formation et à l'insertion, prennent en compte le handicap, pour que ces travailleurs aient les mêmes chances", ajoute M. Eyssartier.
Un système qui s'essouffle
Car le système de financement des fonds d'insertion (Agefiph pour le privé et FIPHFP pour le public) s'essouffle (article en lien cij-dessous). En effet, plus les entreprises embauchent et atteignent 6%, moins ils perçoivent de pénalités. "Depuis des années, on alerte sur le fait que le modèle actuel ne suffit plus", poursuit M. Eyssartier. Selon lui, "le sujet n'est pas aujourd'hui de savoir qui paye ou pas, c'est d'aider les entreprises à être plus inclusives". Lors du récent Comité interministériel du handicap, le Premier ministre Edouard Philippe a estimé que la loi de 1987 n'avait pas donné de résultats satisfaisants et qu'il fallait s'interroger "sur la pertinence du dispositif". Une enquête conjointe des inspections générales des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF) est en cours pour étudier le modèle de financement. Ses résultats sont attendus à la fin de l'année.
Au programme
De 14h à 20h, programme riche et varié pour cet anniversaire qui a pour credo "1987-2017 : activateur de progrès humain", en présence d'Anne Baltazar, sa présidente (en médaillon) et de Muriel Pénicaud, ministre du Travail (programme en lien ci-dessous). Une première table ronde sur "30 ans de progrès humain" puis une seconde pour fixer "Un nouveau cap". Ensuite Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge des personnes handicapées, initiera un focus sur le thème "Demain l'innovation, rendez-vous avec l'avenir". A l'issue de ces prises de parole, la visite d'un show-room permettra de découvrir des initiatives innovantes en faveur de l'emploi des personnes handicapées. L'évènement s'achèvera avec la performance de Percujam, un groupe rock'n slam composé de jeunes artistes autistes (article en lien ci-dessous).
© Photo Anne Baltazar : Sylvie Scala