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Le gouvernement donne son aval à une hausse de 2,5% des salaires des aides à domicile qui interviennent chez les personnes âgées et handicapées. Une mesure attendue de longue date par le secteur.
Article initial du 23 octobre 2020
Les professionnels de l'aide à domicile pour les personnes âgées et handicapées ne peuvent se satisfaire des 200 millions d'euros annuels promis par le gouvernement pour revaloriser les salaires, ont affirmé, le 22 octobre 2020, les représentants du secteur, qui s'alarment d'importantes difficultés à recruter. "C'est mieux que rien mais on est très loin du compte", a souligné Thierry d'Aboville, le secrétaire général de l'ADMR, le principal réseau associatif d'aide à domicile.
« L'Etat doit faire un geste » maintenant
Au vu des rémunérations très basses, qui rendent les métiers concernés peu attractifs et entraînent de grandes difficultés de recrutement, "il nous faudrait au moins 600 millions d'euros, uniquement dans notre branche associative qui représente 70 à 80 % du secteur", a précisé M. d'Aboville. L'Etat doit également faire un geste pour augmenter les salaires dès maintenant, sans attendre le printemps 2021 comme il l'a prévu, a-t-il ajouté. La ministre déléguée à l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, avait annoncé la semaine dernière que le secteur allait bénéficier d'un coup de pouce de 150 millions d'euros en 2021, puis 200 millions les années suivantes, à charge pour les conseils départementaux -compétents en la matière- d'apporter des sommes équivalentes. Ce coup de pouce constitue "un premier pas qui en appelle d'autres", a jugé de son côté l'association AD-PA, qui regroupe des directeurs de maisons de retraite et de services à domicile.
Point de rupture
"Aujourd'hui il faudrait trouver 800 millions d'euros en urgence, financés par l'Etat", a souligné le président de cette association, Pascal Champvert, lors d'une conférence de presse. Pour l'AD-PA, le secteur a atteint un "point de rupture" et souffre de "désaffections de plus en plus nombreuses de salariés" qui préfèrent se reconvertir dans d'autres métiers. "Le vrai problème, c'est que nous n'arrivons pas à recruter. Nous publions des annonces, mais ça ne marche pas. C'est catastrophique, on est dans le mur", a aussi déploré Rodolphe Leliard, qui dirige une structure d'une centaine de salariés à Niort.
Revalorisations salariales en stand-by
Les principales fédérations de services à domicile demandent depuis des semaines au gouvernement qu'il valide juridiquement des augmentations salariales déjà négociées entre employeurs et organisations syndicales du secteur. Ces augmentations sont prévues dans deux avenants à la convention collective nationale -l'un prévoyant une hausse de 2,5 %, l'autre de 15 %-, mais ne peuvent entrer en vigueur, dans l'attente du feu vert des pouvoirs publics.