Dans un rapport présenté le 24 juin 2020 à l'Assemblée, porté par Bruno Bonnell (LREM) et François Ruffin (LFI), les députés, aux positions souvent divergentes, appellent à mettre la main au porte-monnaie pour "les métiers qui permettent de tisser du lien du berceau à la tombe", dressant 43 propositions pour améliorer les conditions d'exercice des assistantes maternelles, accompagnantes d'enfant en situation de handicap (AESH), animatrices périscolaire, et aides à domicile, particulièrement mises en lumière pendant la crise du coronavirus. Ces métiers, qui pourraient représenter quelque deux millions d'emploi d'ici 2040, ont en commun "d'être essentiels au vivre-ensemble mais d'être, paradoxalement, fortement précarisés", écrivent-ils.
Travail très souvent pénible
Comptage des heures complexe, fragmentation des journées de travail, temps partiels subis : "les rémunérations y sont extrêmement faibles, les formations continues insuffisantes et les conditions de travail très souvent pénibles, tant sur le plan physique que psychique", poursuivent-ils. "L'absence de revenu suffisant et de vrai statut s'explique par la grande tolérance de la société à la précarité de ces métiers ; cette tolérance vient du fait qu'ils sont très majoritairement exercés par des femmes, identifiés comme proches de la sphère domestique et très peu techniques", ajoutent-ils. Pour rendre ces métiers plus attractifs, ils proposent par exemple pour les aides à domicile de mieux rémunérer les déplacements et de fixer un minimum d'une heure d'intervention à domicile pour les publics fragiles.
Un vrai statut pro
Après la polémique sur leur manque d'équipements au début de l'épidémie, ils plaident en outre pour qu'elles soient "inscrites dans les répertoires nationaux des professions de santé" et qu'elles aient "le même niveau de priorité pour l'accès au matériel de protection, et la possibilité de disposer d'une carte professionnelle et d'un macaron professionnel pour leur véhicule". Pour les assistantes maternelles, qui gardent des bambins chez elles, ils souhaiteraient permettre à un plus grand nombre de travailler avec quatre agréments, c'est-à-dire de pouvoir garder quatre enfants, et un doublement de leur formation initiale pour offrir plus de perspectives. Pour les AESH et les animatrices du temps périscolaire, là encore très souvent des femmes, ils réclament de revoir la grille indiciaire et de leur permettre un statut "plus protecteur" en les intégrant à la fonction publique territoriale ou à la fonction publique d'État.