François Bayrou, le Garde des Sceaux, a confirmé, le 15 juin 2017, que le secrétariat général du comité interministériel de l'aide aux victimes serait désormais rapatrié au sein d'un service du ministère de la Justice. Ce comité interministériel récemment mis en place était jusque-là rattaché directement au Premier ministre.
Pour « toutes » les victimes
Plusieurs associations déplorent cette « fusion ». Dans une lettre ouverte au président de la République publiée le jour même, l'association Life for Paris et la fondatrice de SOS Attentats, Françoise Rudetzki, se disent « particulièrement inquiètes » des projets de réorganisation qui ont été présentés. De son côté, la FNATH, fédération qui représente les victimes d'accidents de la vie (route, travail, médical, terrorisme, accidents collectifs...), critique ce choix fait sans aucune concertation qui, par ailleurs, « témoigne d'une vision étriquée de l'aide aux victimes », qualifiée même de « méprisante ». La FNATH déplore en effet que cette annonce n'ait été faite qu'en présence des associations de victimes du terrorisme. « Le Garde des Sceaux démontre son incompréhension de la politique de l'aide aux victimes qui ne peut se limiter qu'à ces seules victimes, explique la FNATH dans un communiqué. A travers ce secrétariat général, la FNATH militait pour qu'enfin une vision globale soit mise en place pour toutes les victimes.
Ce rattachement : une erreur ?
Elle considère ce rattachement au seul ministère de la Justice comme « une erreur » au motif que l'intérêt d'un tel secrétariat général « reposait sur son inter-ministérialité ». Selon la FNATH, « l'accompagnement des victimes inclut en effet des problématiques qui sont liées à la prise en charge des soins, au maintien en emploi, à la politique du handicap.... qui relèvent d'autres ministères que celui de la Justice. » Elle réclame donc qu'une réflexion globale avec l'ensemble des associations de victimes puisse être menée sur la politique à mettre en place en France dans ce domaine.
Handicap, une toute autre option
Rappelons que le gouvernement d'Emmanuel Macron a opté pour une toute approche concernant la politique du handicap puisque le secrétariat d'Etat dédié, autrefois rattaché au ministère de la Santé, l'est désormais au Premier ministre, affirmant ainsi la prise en compte transversale du handicap, et pas seulement via le prisme du soin (article en lien ci-dessous).