« Tel un avatar brut du peintre pop Roy Lichtenstein, Jean Leclercq recopie en les déformant des cases de bande dessinée ; Pascal Leyder réalise des « covers punk » de planches célèbres en saturant l'espace de ses traits d'encre acérés […] Avec ses compositions éthérées, Rémy Pierlot offre une vision libre et poétique du mythe de Don Quichotte »… Le point commun entre ces dessinateurs ? Tous sont en situation de handicap mental, et mis à l'honneur au 44e festival international de bande dessinée d'Angoulême, du 26 au 29 janvier 2017, à l'Hôtel Saint-Simon, dans le cadre de leur résidence au « S » Grand Atelier.
Dialogue et pratiques artistiques
Laboratoire artistique située à Vielsalm, dans les Ardennes belges, la « S » Grand Atelier fait sensation au festival. Les panneaux colorés de ses résidents ornent la façade du bâtiment dans une collection on ne peut plus « coup de poing ». Ces grands dessins bigarrés sont le résultat d'ateliers animés avec des personnes en situation de handicap mental, encadrés par des artistes professionnels. « Leur fonction n'est pas d'intervenir directement dans le processus de création, mais d'offrir une aide technique tout en privilégiant le dialogue », peut-on lire sur le site du festival.
La « S » se distingue ainsi par ses interactions avec le handicap tout en privilégiant de nombreuses formes artistiques : peinture, graphisme, création textile, musique… Dans ce contexte, les artistes handicapés profitent de résidences pour des créations collectives, aujourd'hui mises en valeur à Angoulême. De quoi bluffer tout un festival !
© La « S » Grand Atelier