« Tu perds tout parce que tu ne dors pas. » Dans une interview vidéo du 16 décembre 2022, accordée au média Konbini (en lien ci-contre), Anthony Kavanagh a révélé être atteint d'apnée du sommeil. Diagnostiqué sur le tard (à 37 ans), l'humoriste québécois y raconte son errance et les nombreux symptômes associés qui ont fait de sa vie… un cauchemar. Aussi appelé syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), ce trouble se caractérise, d'après le site de l'Assurance maladie, par « la survenue d'épisodes anormalement fréquents d'interruptions (apnées) ou de réductions (hypopnées) de la respiration durant le sommeil ». En France, 5 à 7 % de la population adulte et jusqu'à 15 % des plus de 70 ans seraient touchés, d'après les données les plus récentes (2017) de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « Néanmoins, ces chiffres sont probablement sous-estimés compte tenu du caractère asymptomatique du syndrome chez certaines personnes », prévient l'Inserm.
Des nuits peu réparatrices
Première caractéristique de ce trouble : des nuits saccadées, avec des pauses de respiration de 10 à 30 secondes, voire plus, plusieurs fois par nuit. Ce phénomène s'explique par l'obstruction des conduits respiratoires de l'arrière-gorge et se traduit par des ronflements très sonores. Ce manque d'oxygène sur de très courtes périodes alerte alors le cerveau qui réagit ; on parle de « micro-éveils » dont la personne n'a pas conscience. Résultat, le sommeil n'est pas du tout réparateur. « Sans une bonne qualité de sommeil, la personne, présentant des apnées du sommeil, somnole fréquemment dans la journée et subit souvent des endormissements incontrôlables », explique l'Assurance maladie. Anthony Kavanagh raconte avoir été « un zombie », s'endormant parfois au volant et enchaînant « 10 000 cafés en journée ». « Je me réveillais plus fatigué que la veille, on croit devenir fou. » De plus, les comorbidités de l'apnée du sommeil sont nombreuses, tant sur le plan physique que psychologique. Le SAHOS favorise l'hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, les problèmes de surpoids (70 % des personnes diagnostiquées), le diabète, des troubles de la libido, de la concentration, des symptômes dépressifs… « On peut en mourir », alerte Anthony Kavanagh.
Quelles solutions ?
La première mesure de prévention est l'adoption d'une hygiène de vie « saine » : un rééquilibrage alimentaire, l'arrêt du tabac ou encore la réduction de l'alcool. Il est également recommandé de modifier sa position pour dormir, notamment de se placer sur le côté et non sur le dos, qui « peut réduire de moitié le nombre d'obstructions pendant la nuit », d'après l'Assurance maladie. En cas de persistance du trouble, le médecin peut prescrire l'utilisation d'un dispositif médical à pression positive continue (PPC). Composé d'un masque, cet appareil se porte durant la nuit et offre au patient une poussée d'air constante qui permet de retrouver une respiration naturelle. L'orthèse mandibulaire, qui se caractérise par deux gouttières dentaires, permet également une meilleure circulation de l'air dans les cas de troubles ventilatoires obstructifs les moins sévères. Enfin, et lorsque ces deux options se sont soldées par des échecs, l'intervention chirurgicale peut être proposée en dernier recours. Son but est de lever un obstacle ORL qui gêne le passage de l'air.
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