50 000 Français meurent, chaque année, d'un arrêt cardiaque. Au-delà de quatre minutes sans assistance, la victime perd 10 % de chance de survie par minute. Sans oxygénation, le cerveau peut être endommagé et avoir de graves séquelles, entraînant des troubles locomoteurs, de la vision ou encore du langage. Or le temps moyen d'intervention des services de secours est de plus de dix minutes en France. Pour réduire les délais, la fondation « Le bon samaritain » a lancé « Staying alive », une application mobile gratuite, disponible sur iPhone et Android en 18 langues. Elle permet à tout citoyen de porter assistance aux victimes, avant l'arrivée du SAMU ou des pompiers, en étant alerté en cas d'arrêt cardiaque à proximité. L'appli facilite également l'accès aux défibrillateurs avec plus de 310 000 appareils recensés et géolocalisés dans le monde. Le maître-mot : agir vite !
Taux de survie multiplié par 2 en région parisienne
« Compte tenu du temps nécessaire pour se rendre sur les lieux de l'accident, il est essentiel que les témoins d'un arrêt cardiaque puissent appeler les secours et commencer la réanimation », explique cette fondation créée en 2017 par le Dr Paul Dardel. Dans près de 70 % des cas, un arrêt cardiaque survient devant témoin, mais le taux de survie n'est que de 7 % en France alors qu'il s'élève, par exemple, à 40 % à Amsterdam (Pays-Bas) mieux équipée en défibrillateurs mais surtout dont la population est mieux formée aux gestes de premiers secours. Avec plus de 230 000 bénévoles et 70 départements utilisateurs, ce service a permis de doubler le taux de survie en région parisienne, passant de 16 à 35 % après l'intervention d'un « bon samaritain ».
10 000 postiers se portent volontaires
Parmi eux, quelques postiers. Mais pas assez, selon La Poste. Le groupe a donc signé, le 18 janvier 2023, une convention de partenariat avec Le bon samaritain afin de sensibiliser ses collaborateurs à la lutte contre la mortalité liée à l'arrêt cardiaque et de les inciter à s'inscrire sur l'application « Staying alive ». Ils pourront, en complément, participer à des ateliers de sensibilisation, menés par le Dr Dardel, en présentiel ou distanciel. La Poste mettra également en place des relais de communication dans 1 600 bureaux pour promouvoir ce dispositif auprès de ses clients. Une expérimentation est lancée dans trois départements des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais et Somme) auprès de 10 000 postiers, dont 300 déjà formés au secourisme, avant une extension progressive à d'autres régions en vue d'un déploiement national. Tous les défibrillateurs présents dans les établissements postaux de ces trois territoires seront également recensés sur l'appli mobile. Leitmotiv ? « L'arrêt cardiaque n'est pas une fatalité ! »