Avec cent millions de trajets par jour, le premier moyen de transport du pays est... l'ascenseur ! Selon le baromètre mené en février 2024 par l'institut Ipsos pour la Fédération des ascenseurs, près de huit personnes sur dix l'utilisent régulièrement, dont 28 % quotidiennement. Essentiels pour « transférer des charges occasionnelles », se déplacer en cas de handicap ou de perte d'autonomie, ces équipements sont jugés insuffisants, notamment dans l'espace public.
3 fois moins d'ascenseurs qu'en Espagne
A l'approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et alors que les problématiques d'accessibilité s'inscrivent de plus en plus dans le débat politique, les Français soulignent le manque d'ascenseurs, d'escaliers mécaniques ou encore de trottoirs roulants dans les transports en commun, les écoles et universités ou encore dans les centres sportifs. Selon la Fédération dédiée, la France est effectivement sous-équipée en ascenseurs et accuse un « retard sensible » par rapport à ses voisins européens. « On en compte seulement 8 pour 1 000 habitants, contre 23 pour 1 000 en Espagne. Et la mise en accessibilité immédiate est trop sous-estimée dans les nouvelles constructions », estime-t-elle.
Des équipements vétustes
Cette Fédération vieille de cent ans pointe également la dégradation d'un certain nombre de ces infrastructures. « De quoi rendre très complexe le quotidien de nos concitoyens en situation de handicap, sans compter les personnes âgées et les familles », déplore-t-elle. En effet, 50 % des appareils existants sont âgés de plus de 30 ans, 25 % ont même dépassé les 40 ans. Face à ce constat, 59 % des Français estiment que le remplacement des ascenseurs vétustes est une « priorité absolue » dans le cadre de la rénovation des bâtiments. Les cas d'habitants en situation de handicap coincés parfois des semaines, voire des mois, à leur domicile, illustre également cette situation (Panne d'ascenseur en cas de handicap : qui paye l'hôtel?). D'autant que cette remise à neuf permettrait jusqu'à 60 % d'économie d'énergie.
Plus d'équipements dans les villes
Dans ce contexte, la fédération alerte les pouvoir publics sur « l'urgence » de déployer davantage de solutions de mobilité verticale dans les lieux publics, mais aussi sur la « nécessité d'accompagner chacun à entretenir et rénover ses équipements ». « L'accessibilité et la mobilité inclusive doivent être une priorité dans les zones urbaines, il convient désormais de mieux penser la mobilité verticale et d'en densifier le maillage », insiste Philippe Boué, son président.
Paris engage « d'importants travaux »
En août 2023, la Ville de Paris a d'ailleurs été interpellée sur l'état de plusieurs de ses ascenseurs extérieurs publics, avec les deux tiers à l'arrêt (16 sur 25). Elle dit avoir réagi, un mois plus tard, en engageant d'importants travaux. « D'ici la fin du mois d'avril, treize au total seront en fonctionnement », promet-elle. Quid des douze autres ? Elle assure avoir accéléré la programmation de « travaux lourds » sur onze d'entre eux ; sept seront remis en état avant les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août).
Par ailleurs, la Ville de Paris incite les opérateurs en charge de la maintenance des ascenseurs (Otis et Schliendler) à tenir leurs délais et leurs plannings de travaux, sous peine d'amende. En 2023, 40 000 euros de pénalités ont été appliquées à Otis.
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