Une lycéenne handicapée se disant "déscolarisée par le rectorat" de Montpellier menace d'entamer une grève de la faim pour pouvoir passer son bac L à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, à partir de septembre, a prévenu le 17 juillet 2014 son avocat. "La famille et la jeune fille ont décidé de faire cette grève de la faim à partir de lundi car rien n'avance. Ils veulent dénoncer le harcèlement administratif dont ils font l'objet", a souligné Me Patrick Caillet auprès de l'AFP, déplorant que le ministère et le rectorat n'aient jamais répondu aux courriers qu'il a adressés.
Cours à domicile
Marine R., 19 ans, est atteinte d'une pathologie associant syndrome de Sjögren et syndrome de Raynaud, qui se traduit par une capacité de concentration réduite et une fatigabilité intense, a expliqué son avocat. Selon ce dernier, depuis 2008, date de la déclaration de sa maladie, les difficultés "n'ont fait qu'augmenter face à l'administration". Marine a ainsi, dans un premier temps, été priée de quitter le lycée privé où elle était scolarisée. Puis elle s'est inscrite dans un établissement public, mais elle a été déscolarisée en 2012 car celui-ci n'a pas appliqué le Projet d'Accueil Individualisé (PAI) prévu pour les personnes handicapées. La lycéenne a finalement suivi des cours à domicile.
Un étalement sur 5 ans
"Marine souhaitait malgré tout se présenter aux épreuves du baccalauréat en bénéficiant, comme le stipulent les dispositions légales et réglementaires prévues pour son handicap, de l'étalement sur 5 ans des épreuves portant sur les matières qu'elle a déjà étudiées", a expliqué Me Caillet. "Mais nouvel obstacle à son projet : le rectorat lui a proposé de passer des épreuves portant sur le nouveau programme, ce qui est contraire aux dispositions. Elle n'a donc pas pu se présenter à la session de juin 2014 du baccalauréat", a-t-il ajouté.
La version du rectorat
Interrogé par l'AFP, le rectorat a contesté toutes les accusations de la famille. Selon Laurent Thieffaine, directeur de cabinet de la rectrice, en 2012, l'inspecteur d'académie avait proposé un PAI auquel "les parents n'ont pas donné suite", comme ils n'ont "pas donné suite" l'année suivante aux propositions de réinscription de leur fille dans le lycée. "C'est la famille et pas le rectorat qui a déscolarisé l'élève" a-t-il assuré. Quant au bac, M. Thieffaine a indiqué que le rectorat avait autorisé Marine à étaler le passage du bac sur plusieurs années mais que sa "demande de passer les épreuves sur les anciens programmes était impossible". "Le tribunal administratif a confirmé cette impossibilité le 30 janvier", a-t-il rappelé.