Bilan Macron : ses promesses en psychiatrie, et après?

Le quinquennat d'Emmanuel Macron aura été marqué par une crise sanitaire et psychologique d'une ampleur inégalée. L'Etat promet de nouveaux moyens en psychiatrie et un "cap aujourd'hui fermement fixé". Suffisant pour apaiser un secteur en tension ?

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A près de 90 jours de l'élection présidentielle, l'heure du bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron a sonné, notamment en matière de santé. A cette occasion, un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, le 5e du nom depuis 2017, s'est tenu le 21 janvier en présence de Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, et d'Olivier Véran, ministre de la Santé. A l'heure où le secteur de la psychiatrie connaît une crise sans précédent et pour tenter d'apaiser une colère nourrie depuis des mois, ce dernier réitère la promesse d'un « cap aujourd'hui fermement fixé, avec des orientations fortes et des mesures concrètes ». Le bilan complet figure en lien ci-dessous.

Tout nouveau : MonPsy

Parmi les principales mesures, le dispositif « MonPsy », qui entrera en vigueur au printemps 2022, vient d'être détaillé par le gouvernement. Il doit permettre aux personnes ayant des troubles psychiques d'intensité légère à modérée, de bénéficier de huit séances remboursées chez un psychologue conventionné avec l'Assurance maladie, dès l'âge de 3 ans. Ce dispositif, qui vise à rendre les soins psy accessibles à tous, avait été annoncé fin septembre 2021, lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie (article en lien ci-dessous). A partir de février 2022, les psychologues qui le souhaitent pourront candidater au dispositif via une procédure dématérialisée sur le site Monpsy dédié (en lien ci-dessous). Ultime étape, la publication de l'annuaire regroupant l'ensemble des psychologues partenaires. Il devrait être publié d'ici quelques mois, au printemps 2022.

Recrudescence des troubles psychiques depuis 2020

Plus globalement, les mesures prises par le gouvernement en matière de santé mentale ont été multipliées ces dernières années, marquées par la crise sanitaire et la recrudescence de troubles psychiques. Depuis plus de deux ans, Santé publique France enregistre des chiffres alarmants. En septembre 2021, 15 % des Français montrent des signes d'un état dépressif, 23 % d'un état anxieux et 10 % ont eu des pensées suicidaires au cours de l'année.

Les Assises de la psychiatrie ont aussi permis de généraliser le développement des Premiers secours en santé mentale (PSSM), initialement développés dans le milieu universitaire, aujourd'hui déployés dans tous les secteurs de la société. Depuis le 1er octobre 2021, la ligne 3114 est devenue le numéro national d'appel de prévention du suicide. Les onze centres répondants, dont trois ouverts 24h/24, assurent aujourd'hui la réponse pour l'ensemble du territoire national et ont ainsi reçu 27 000 appels en trois mois. Elle vient compléter le dispositif VigilanS de prévention de la récidive suicidaire ; déployé depuis 2015, il propose un suivi aux personnes hospitalisées pour tentatives de suicide, après leur sortie.

Une enveloppe de 40 millions d'euros

L'engagement du gouvernement dans le secteur de la psychiatrie s'est également matérialisé par un investissement de 40 millions d'euros. Une enveloppe qui permettra de soutenir 87 projets pour renforcer la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, dont 24 projets pour la psychiatrie périnatale.

D'autres projets devraient voir le jour à partir de 2022, avec, notamment, la création à titre expérimental des « maisons de l'enfant et de la famille », le renforcement des « Maisons des Ados », des CMPIJ (centres médico-psychologiques infanto-juvénile), des CMP (centres médico-psychologiques), des équipes mobiles psychiatriques et de l'Accueil familial thérapeutique, la mise en place d'un volet psychiatrique dans le SAS (service d'accès aux soins),  la création de lits à la demande ou encore d'équipes mobiles psychiatriques intervenant auprès des personnes âgées en EHPAD et autres établissements médico-sociaux.

Priorité à l'insertion sociale ?

Sophie Cluzel promeut, de son côté, les mesures visant l'insertion sociale des personnes en situation de handicap psychique, notamment un soutien à l'autodétermination via la pair-aidance (600 Groupes d'entraide mutuelle ou GEM et promotion de l'intervention de pairs professionnels), aide aux aidants, politique d'insertion dans l'emploi et pour l'accès au logement (via l'habitat inclusif et le programme « un chez soi d'abord » étendu aux jeunes), renforcement des Equipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP) ou encore recrutement prévu sur trois ans de 500 psychologues et infirmiers pour intervenir dans les lieux d'hébergement et d'accueil.

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