Avec environ 9 000 décès par suicide chaque année, la France présente l'un des taux les plus élevés d'Europe. C'est la deuxième cause de mortalité des 10-25 ans, après les accidents de la route. Pour prévenir ce fléau, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé, lors de l'ouverture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie (article complet en lien ci-dessous), le 27 septembre 2021, le lancement du numéro national 3114. Cette ligne, gratuite, confidentielle et accessible 7j/7 et 24h/24, entrera en fonctionnement dès le 1er octobre.
Des écoutants spécifiquement formés
Ce numéro de prévention propose, sur l'ensemble du territoire et de manière immédiate, une prise en charge sanitaire des personnes ayant des idées suicidaires, « depuis les premières idées de mort jusqu'à la crise suicidaire ». Ce dispositif est assuré par des professionnels de soins spécifiquement formés pour assurer des missions d'écoute, d'évaluation, d'orientation et d'intervention, au sein de centres régionaux répondants situés dans des établissements de santé et en lien notamment avec le SAMU. L'enjeu ? Favoriser l'accès et le maintien du lien avec le système de soins des personnes en souffrance. Il sera également au service des professionnels de santé désirant en savoir plus sur la prévention du suicide ou ayant besoin d'un avis spécialisé.
4 axes de prévention du suicide
Avec l'ouverture du 3114, la France complète sa stratégie nationale de prévention du suicide impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 ». Conformément à la préconisation de mise en place d'une stratégie globale formulée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la France propose ainsi dorénavant quatre axes complémentaires associant les parties prenantes concernées (associations, experts, chercheurs, professionnels) :
• Le dispositif VigilanS de veille et recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide à l'issue de leur sortie des urgences ou d'une hospitalisation. Créé en 2015 et déployé à ce jour dans 12 régions métropolitaines sur 13 et dans deux régions d'outre-mer, et dans l'ensemble des régions avant la fin de cette année, ce sont près de 15 000 personnes qui y ont recours en 2020 et déjà près de 10 000 en juin 2021.
• Des formations à la prévention du suicide de professionnels de santé (évaluation du potentiel suicidaire et intervention de crise suicidaire) et le déploiement de réseaux Sentinelles ; formation des médecins généralistes à la prise en charge de la dépression, incluant le repérage du risque suicidaire.
• La prévention de la contagion suicidaire (dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les lieux publics ou les institutions).
30 mesures pour améliorer la prise en charge
Outre ce numéro d'écoute, 29 autres mesures, étalées le plus souvent sur trois à cinq ans, ont été annoncées par le gouvernement lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie pour améliorer la prise en charge de la santé mentale et briser les tabous. Parmi elles : la création de 12 postes d'enseignants chercheurs en psychiatrie supplémentaires entre 2022 et 2025, celle d'une maison des adolescents dans chaque département ou encore de 100 places en accueil familial thérapeutique sur deux ans. Elles sont consultables en intégralité dans le dossier de presse de 70 pages (en lien ci-dessous). « La pandémie a révélé l'importance du sujet », a affirmé Emmanuel Macron lors de son discours de clôture.