Bionicohand : une main bionique faite maison

Bionicohand est une prothèse de main autoréparable qui propose une solution aux personnes amputées à moindre frais. Son cahier des charges, en open source, c'est-à-dire ouvert à tous, détaille la procédure, même si elle reste complexe.

• Par
Illustration article Bionicohand : une main bionique faite maison

Une prothèse de main autoréparable, du nom de Bionicohand ? Ce projet lancé en 2014 reprend du service. Après avoir fabriqué les mains bioniques open source imprimables en 3D (Inmoov OpenBionics @Hackberry), testé les prothèses du marché (Bebionic, Michaelangelo, I-Limb, Taska), une évidence s'est imposée à Nicolas Huchet, amputé à l'âge de 18 ans et utilisateur d'une main bionique : les prothèses en 3D réalisées dans les « fablabs » sont trop fragiles alors que les prothèses commerciales sont inaccessibles.

Un cahier des charges en open source

Il a donc conçu Bionicohand, une prothèse d'avant-bras myoélectrique, c'est-à-dire commandée par des capteurs musculaires. Elle est composée d'une main électrique, d'une emboîture et des pièces annexes (poignet, batterie, électrodes, gant de protection…). En contractant les muscles du moignon, la main s'ouvre ou se ferme. En juin 2020, un cahier des charges, en français et en anglais (en lien ci-dessous), a été rédigé. Ce projet est en « open source », c'est-à-dire que ses plans de fabrication et la revue technique sont partagés afin de le rendre accessible au plus grand nombre. Même si le montage est détaillé pas à pas, « il est parfois difficile et demande de la dextérité », reconnaît Nicolas. Il a fait la démonstration des dernières avancées le 24 novembre 2021.

A 1 500 euros

« Les fabricants  ont tendance à mettre en avant les innovations technologiques de leurs prothèses : connexion Bluetooth, aspect robotique assumé, positions des doigts paramétrables, étanchéité… Alors qu'en réalité, beaucoup d'amputés les abandonnent parce qu'elles ne conviennent pas ou sont trop cher », expliquent les concepteurs. Bionicohand se veut alors un produit à mi-chemin entre « le high-tech conçu par des ingénieurs et le low-tech vu par des makers », explique Nicolas Huchet. « C'est sûr, une prothèse ne coûtera plus un bras ! », ironise-t-il. Le prix avoisinerait les 1 500 euros, contre 30 000 pour un modèle high-tech.

Un fablab innovant

Bionicohand est l'un des projets développés par My Human Kit. Cette association rennaise a pour ambition de rechercher et apporter des solutions aux personnes en situation de handicap. Fin 2016, elle créait le Humanlab, un atelier de fabrication numérique ouvert à tous qui rassemble un large public autour de projets de fabrication d'aides. Objectif ? Améliorer, au quotidien, leur mobilité, communication, confort ou bien-être. Et surtout proposer des produits « faits maison ».

© myhumankit.org/bionicohand

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.