Connu pour ses tableaux et ses troubles mentaux, Vincent Van Gogh, décédé à l'âge de 37 ans, était probablement atteint de bipolarité. Le 30 mars, date anniversaire de la naissance du peintre, est aujourd'hui associé à la Journée mondiale des troubles bipolaires. En 2017, la fondation FondaMental et l'association ARGOS 2001, qui soutiennent les personnes touchées par la maladie, s'associent pour des opérations de sensibilisation. Le thème : « Osons la prévention ! ». Sous l'égide du ministère des Affaires sociales et de la santé, deux journées dédiées ont lieu les 29 et 30 mars à la Cité des sciences, à Paris (19e). Sur le web, une première campagne digitale d'information sur la maladie, intitulée Territoires bipolaires, sera lancée.
Des troubles de l'humeur
Dans l'imaginaire collectif, la bipolarité s'apparente à un comportement lunatique et à des changements d'humeur rapides. La réalité est plus complexe. Anciennement appelés « psychoses maniaco-dépressives », les troubles bipolaires appartiennent à la catégorie des troubles de l'humeur. Ils se caractérisent par l'alternance entre des phases d'exaltation, avec une augmentation de l'énergie et des activités (ce qu'on appelle la manie ou l'hypomanie) et des périodes de baisse de l'humeur (dépression), qui entraînent des difficultés importantes au niveau de la pensée, des actes, des émotions, du comportement et de l'état de santé global.
Pathologie invalidante
En France, la Haute autorité de la santé estime entre 650 000 et 1,6 millions le nombre de personnes atteintes de ces troubles qui apparaissent majoritairement entre 15 et 25 ans. Les personnes bipolaires vivraient par ailleurs 10 à 20 ans de moins que la population générale, principalement à cause d'un retard de dépistage, selon un rapport de la Cour des comptes. Des chiffres qui expliquent sans doute pourquoi l'OMS (Organisation mondiale de la santé) place la bipolarité parmi les dix pathologies les plus invalidantes. Insuffisamment prises en charge, les personnes qui en sont atteintes restent encore très exposées à des pathologies, notamment cardio-vasculaires, associées à leurs troubles psychiques. Ce qui ne fait qu'accroître les difficultés d'insertion professionnelle et sociale.
Améliorer la prévention
Pour freiner l'évolution chronique de la maladie, des réponses médicales, associatives et médico-sociales existent. ARGOS 2001 et FondaMental l'affirment haut et fort : « Il convient de soutenir et d'encourager » les personnes touchées. D'où l'intérêt, à l'occasion de la journée mondiale qui leur est dédiée, de miser sur des opérations de prévention et d'encourager la recherche.
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