"Arrêtons de jouer avec la vie des civils" : l'ONG Handicap International appelle les Etats, en premier lieu la France, à faire aboutir le processus diplomatique visant à mettre fin aux bombardements de zones peuplées dans les pays en guerre. Ce message a été formulé, le 21 septembre 2021 à Lyon où siège l'organisation, à l'occasion de l'inauguration d'une Fresque au Civil inconnu du street-artiste Cédric Kozluk -alias Brusk- qui rend hommage aux populations victimes à travers le monde (article en lien ci-dessous).
27e édition des Pyramides solidaires
"C'est le témoignage d'une génération qui interpelle le monde entier", a déclaré Xavier du Crest, directeur France de Handicap International, lors de la cérémonie. "Ce dessin, c'est une réalité pour des centaines de milliers de personnes contraintes de vivre dans des décombres", a dit Andrea Trevisan, ex-chef de mission de l'ONG en Irak. Après avoir combattu les mines anti-personnel puis les bombes à sous-munitions, l'ONG, fondée en 1982 et présente dans 60 pays, milite depuis plusieurs années contre les bombardements de civils en zones peuplées. Elle organisait le 25 septembre, dans une dizaine de villes en France, la 27e édition des "Pyramides solidaires", sa journée de mobilisation annuelle, avec l'espoir d'une reprise prochaine des négociations internationales destinées à mettre fin à ces pratiques militaires.
90 % de victimes civiles
"Les bombardements au cœur des villes font plus de 90 % de victimes civiles. Qui peut encore décemment parler de dommages collatéraux ?", interroge l'ONG en évoquant les conflits en Syrie, au Yémen, au Nagorny Karabakh ou en Afghanistan, parmi d'autres. En octobre 2019, 133 Etats réunis à Vienne avaient reconnu un problème humanitaire majeur, auquel une Déclaration politique commune pouvait mettre fin. Mais rien ne s'est concrétisé. Les négociations doivent reprendre mais "certains Etats, dont la France, tentent de vider de sa substance le texte de la Déclaration politique", dénonce Handicap International. "La France devrait être à l'avant-garde au lieu d'être à la traîne", considère Baptiste Chapuis, chargé du plaidoyer sur le sujet au sein de l'ONG.