« Action. Réaction. Challenge. Découverte. Inattendu. Enrichissant. Ensemble. Rencontre. Energie. » Les mots ne manquent pas pour décrire l'édition 2023 du concours de films de fiction « Ça tourne en Ile-de-France ». Les règles ? Réaliser un court-métrage de dix minutes maximum, en sept jours, sur un thème précis de société et tourné en IDF. Ce concours, organisé par le Festival Paris courts devant, en partenariat avec Handicap.fr, proposait, en janvier 2023, « d'explorer, de filmer et de raconter des histoires en images sur le thème du handicap autour de l'emploi et du bien-être » (Lire : Ça tourne en Ile-de-France : projecteur sur le handicap !). Leitmotiv ? « Parler du handicap à travers un geste artistique, ça vaut toutes les pédagogies du monde », estime Sam Karmann, réalisateur, comédien et membre du jury. Quelques images du making-of de cette expérience courte mais intense (en vidéo ci-contre)...
Des réalisateurs à la découverte du handicap
« Sept jours, c'est peu ! » « Cette urgence-là, c'est le quotidien des personnes en situation de handicap, rétorque Sam Karmann. Donc, franchement, être dans l'urgence pour faire un film, c'est pas plus grave que ça. Au contraire, c'est vachement excitant ! » Sur 400 candidats inscrits, 26 ont rendu leur film dans les délais. Un sacré défi pour ces réalisateurs qui signaient leur première expérience sur ce thème. « Je n'avais jamais travaillé avec des comédiens en situation de handicap, explique Simon-Pierre Pellegrin, réalisateur de Sweet gang. On a trouvé trois petits bijoux avec chacun leurs particularités, et on s'est dit qu'on allait former un gang. » « Demander à des gens qui ne sont pas du monde du handicap de faire des films sur ce sujet, ça donne forcément un nouvel éclairage, de nouvelles idées et approches, se félicite Gilles Barbier, directeur de Handicap.fr. Cela permet aussi de montrer leur image du handicap. »
Le 7e art ouvert aux artistes handicapés
Les scénarios doivent intégrer au minimum un rôle « au sens strict » (et pas seulement de la figuration) pour un comédien en situation de handicap. « Il est aussi fortement recommandé d'accueillir un ou plusieurs techniciens en situation de handicap au sein de l'équipe de tournage », stipule le règlement. « C'est l'image que me renvoient les autres qui me rend différent. Parce que quand je suis né, j'étais au même niveau que tout le monde », confie Iliès Pidsy, comédien de petite taille et coscénariste du film Open Call. « Il n'y a pas de métier qui doivent être fermés aux personnes en situation de handicap. Ceux du cinéma ou de la culture sont aussi ouverts, rappelle Kristel Hamon, directrice de la communication de l'Agefiph. Cette opération l'a bien démontrée car beaucoup de personnes en situation de handicap sont impliquées dans les projets. »
1 000 euros pour le gagnant !
Et le prix « Ça tourne en IDF », qui s'accompagne d'une enveloppe de 1 000 euros, revient à... Kathie Kriegel pour son film A fleur de peau qui plonge le spectateur dans le quotidien d'un accompagnant sexuel (Lire : Film A fleur de peau: l'assistanat sexuel dans sa vérité nue). Dix minutes de poésie et de tendresse à découvrir sur Handicap.live, la première plateforme qui regroupe toutes les vidéos sur le handicap (Lire : Handicap.fr lance Handicap.live : un site 100 % vidéo!). « On vit comme tout le monde, on jouit comme tout le monde, on pleure comme tout le monde », affirme l'une des protagonistes, Marie-Antoinette Vicaire. « Prendre son pied en fauteuil, partir en roue libre... C'est faisable ! », surenchérit son partenaire à l'écran, Perceval Monfort.
© Lina Prokofieff