Dans ce café-restaurant situé à deux pas de l'Arc de Triomphe, 19 personnes trisomiques, porteuses d'autisme ou d'autres troubles cognitifs s'affaireront en cuisine, au comptoir et au service, sur un total d'une trentaine d'employés. "C'est dingue ! Les Champs-Élysées, vous imaginez ? Le café le plus joyeux sur la plus belle avenue du monde. Il y a six mois, on n'aurait jamais pu imaginer en arriver là", se réjouit Yann Bucaille Lanrezac, cofondateur du concept avec sa femme Lydwine. "La mission, c'est de remettre la fragilité au coeur de la cité. On va pouvoir sensibiliser et changer le regard porté au handicap pour montrer au monde qu'ils (les handicapés) ont une place dans le travail ordinaire", insiste l'entrepreneur de 50 ans.
Pour 6 mois minimum
Après ceux déjà ouverts à Rennes et Paris -les deux emplacements du quartier de l'Opéra ayant fusionné- et un autre à Bordeaux dont l'ouverture est prévue le 3 mars, le Café Joyeux des Champs-Élysées ouvrira ses portes le 10 mars 2020 pour une durée "minimale de six mois". En effet, Groupama "a mis à disposition" gratuitement sous forme de prêt "les locaux des Champs-Élysées (d'une surface d'environ 300 m³ sur deux étages) pour six mois minimum. Au-delà, nous verrons", précise Laetitia George, de Groupama Immobilier. "On est ravi de les accueillir et de les accompagner car les valeurs de solidarité et d'inclusion correspondent à notre ADN". Philippe Chiambaretta, architecte des nouveaux sièges de Total (La Défense) et Lazard (Paris), ainsi que les designers Constance Guisset et Sarah Lavoine ont, parmi d'autres, également participé au projet à titre bénévole.Les éventuels bénéfices seront reversés au fonds de dotation Émeraude Solidaire, unique actionnaire à but non lucratif.
D'autres cafés Joyeux devraient voir le jour dans toute la France, les demandes s'accumulant sur le bureau de Yann Bucaille Lanrezac. Selon lui, les villes en pôle position pour accueillir les futurs "équipiers joyeux" sont Lyon, Lille, Tours et Versailles.