Plus de trois heures de "fête" dans le Maracana, malgré une tension politique palpable puisque le quartier avait été entièrement bouclé par la police. Mais les gradins de ce temple du foot, pouvant accueillir 78 000 spectateurs, affichaient presque complet. Deux semaines et demi après la clôture des Jeux olympiques, Rio s'est à nouveau enflammée. 157 pays ont pris part à cette grande fête du paralympisme, réunissant plus de 4 300 athlètes. L'intégralité de cette cérémonie était retransmise sur France 2, jusqu'à 2 heures du matin (100 h de direct au total sont programmées). On annonçait une fête aux moyens réduits, c'est pourtant un spectacle à la hauteur de l'occasion et 100% carioca. Tout à coup, la lumière s'est éteinte et des milliers de petites lampes ont illuminé les tribunes.
Un saut de géant
C'est l'incroyable Aaron Wheelz qui a ouvert les festivités en effectuant un saut en fauteuil roulant depuis une rampe haute de 17m, alors qu'au même moment les feux d'artifices enflammaient pour une première fois le stade. Les écrans géants ont retransmis une vidéo humoristique de Philip Craven, le président du Comité paralympique international (IPC), qui visite Rio dans son fauteuil roulant, salue les Cariocas et termine sa course en contemplant la baie, près du Corcovado. Différents tableaux se sont succédés, avant que le drapeau brésilien ne fasse son entrée dans l'enceinte, hissé par les pompiers de Copacabana au son de l'hymne nationale joué au piano par Joao Carlos Martins. C'est un drapeau géant et animé qui a ensuite rempli toute la scène du stade, dessiné par 330 parasols aux couleurs du Brésil : vert, jaune et bleu (les plus belles images en lien ci-dessous).
Le défilé des nations
Les 157 nations ont alors défilé dans le stade, chacune apportant une pièce d'un puzzle géant qui s'est assemblé sous les yeux des spectateurs. C'est la délégation des réfugiés, première historique, qui a ouvert la procession, défilant sous la bannière paralympique. A la lettre F, la France a fait son entrée, emmenée par son porte-drapeau, Michaël Jérémiasz sous les ovations du public qui a entamé une incessante ola. Comme à l'accoutumée, c'est le pays hôte qui a clôturé le défilé et l'entrée de la délégation brésilienne a électrisé la foule. Une fois l'ensemble des pièces du puzzle assemblées au centre du stade, c'est un coeur qui s'est dessiné, battant à l'unisson avec la planète.
Un moment de malaise
Mais la bronca s'est aussi invitée dans cette grand-messe dans un pays en proie à une crise économique et politique aigues. Le nouveau président Michel Temer a été hué au cri de "Fora Temer !" ("Dehors Temer") par plusieurs milliers de spectateurs quand il est apparu sur l'écran géant du stade. M. Temer, qui devait déclarer ces Jeux paralympiques ouverts plus tard dans la soirée, a remplacé la semaine dernière la présidente de gauche Dilma Rousseff destituée par le Sénat dans le cadre d'une procédure controversée. Ancien vice-président de Mme Rousseff, devenu son rival, il avait déjà été copieusement hué à la cérémonie d'ouverture des JO de Rio, le 5 août 2016. Autre source de malaise, l'absence du président du CIO (Comité international olympique) Thomas Bach, retenu en Allemagne pour les obsèques de l'ancien président allemand, Walter Scheel. C'est la première fois depuis 1984 qu'un président du CIO ne participe pas à la cérémonie d'ouverture des Paralympiques.
La flamme s'est allumée
À la suite des discours du président du comité d'organisation, M. Carlos Arthur Nuzman, et de Sir Philip Craven, président du CIP, le spectacle a repris. Des animations lumineuses ont été projetées sur la scène, emmenées par des danseurs, animées par des pictogrammes figurant certaines disciplines paralympiques puis achevant de former les trois agitos du mouvement paralympique. Ce fut alors au tour du drapeau de faire son entrée dans l'enceinte, hissé aux côtés du drapeau brésilien. Il était porté non pas par des sportifs, comme à l'accoutumée, mais par des enfants handicapés maintenus dans une sorte de poche ventrale par leur papa, marchant à l'unisson, d'un pas lent mais déterminé. Immense émotion ! La très belle Amy Purdy, Américaine médaillée de bronze en snow-board, double amputée, s'est ensuite lancée dans un pas de deux avec un robot, symbolique de ce que la technologie peut apporter aux personnes handicapées.
Elle chute et se relève
Puis la flamme a fait son entrée dans le stade pour achever son tour d'honneur portée en relais par quatre sportifs brésiliens. L'athlète Marta Marcia, appuyée sur une canne, glisse sur le sol mouillé. Seule face au monde, encouragée par la foule, elle trouve la force de se relever. Tout un symbole ! C'est au nageur Clodoaldo Silva, qu'est revenu l'honneur d'allumer la vasque paralympique, sous une pluie battante. Le Maracana s'est ensuite vidé au son mélodieux de la voix de Seu Jorge. Place désormais à la compétition jusqu'au 18 septembre !
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