Emmanuelle Dal'Secco, journaliste : Vous avez créé handicap.fr et le festival Handica-Apicil. Ce dernier lance, en mai 2013, un site « Cinéma et handicap » ; c'est nouveau et inédit ?
Gilles Barbier : Oui, c'est en effet une première initiée par le Festival Handica-Apicil. Il a été lancé officiellement lors de la remise des prix de l'édition 2013, fin mai. Au fil des mois, il s'étoffera pour devenir le site de référence dans ce domaine. A terme, on y trouvera des milliers d'articles et de vidéos en ligne.
EDS : Une mine d'infos qui fait appel aux compétences de tous ceux qui aiment le cinéma ?
GB : Oui, nous comptons évidemment sur leur expertise. Le contenu de ce site sera enrichi par des partenaires, associatifs ou privés. Des accords de principe ont été pris qui vont se concrétiser dans les semaines à venir.
EDS : Que peut-on trouver sur ce site ?
GB : Des articles sur les sorties de films ou documentaires qui traitent du handicap, de l'actu people, des interviews d'acteurs et de réalisateurs. Mais aussi des articles de fonds, notamment sur l'accessibilité du cinéma, des salles, de l'audiodescription. Et, bien sûr, ce qui fait sa richesse, c'est sa plateforme vidéo avec la diffusion de courts-métrages, de bandes annonces, d'extraits de films, de documentaires... Toute production dès lors qu'elle aborde le handicap. La vidéothèque du festival est également présente sur ce site et rassemble les films qui ont candidaté lors de ses six éditions. La totalité des films lauréats peut d'ores-et-déjà être visionnée. Il suffit de cliquer sur notre onglet « Vidéothèque ».
EDS : Les critiques des cinéphiles sont les bienvenues ?
GB : Evidemment. Nous comptons sur nos internautes pour nous faire part de leurs idées ou commenter les films vus en salle. La fonction « Commentaires » leur permet de laisser un avis. Nous allons appliquer la « recette handicap.fr » et onze ans de savoir-faire à ce nouveau projet. Les lecteurs assidus de handicap.fr ne perdront pas leurs repères puisque la home-page de ce nouveau site est structurée de la même façon.
EDS : « Cinéma et handicap » a également une vocation pédagogique afin de sensibiliser les plus jeunes à l'acceptation des différences ?
GB : Oui, c'est l'un des volets que nous souhaitons mettre en avant. Ce fut déjà notre ambition lors de l'édition 2013 du festival Handica-Apicil, à laquelle de nombreuses écoles ont été conviées. C'est pourquoi, sur ce site, nous proposerons bientôt une partie « sensibilisation », avec des programmes pédagogiques dédiés. Les enseignants pourront y trouver des supports ludiques pour aborder ce sujet avec leurs élèves. Le cinéma, c'est un super médiateur pour faire passer des messages. Les enfants sont à l'écoute, les images impriment facilement les esprits.
EDS : Le Festival national du court métrage Handica-Apicil, c'est quoi ?
GB : Nous l'avons créé en 2003 lors du Salon Handica de Lyon et j'en suis le délégué général. Jusqu'en 2007, la remise des prix avait lieu sur ce salon, avec un espace dédié pour les projections. Depuis 2009, elle a investi les salons d'honneur de la mairie de Lyon. Un cadre sublime qui permet de donner une belle aura à notre action.
EDS : En 2013, ce festival s'est même offert en panoramique dans un grand complexe cinéma de Lyon ?
GB : Oui, en effet. Pour cette 6ème édition, les films ont été projetés durant trois jours, du 28 au 30 mai 2013, à l'UGC Cité internationale, ce qui a permis de réunir davantage de spectateurs, grand public ou écoles. Ce festival a lieu tous les deux ans. Prochain rendez-vous en 2015.
EDS : Il était présidé par le comédien Alexandre Astier...
GB : Oui, plus connu des téléspectateurs sous les traits du roi Arthur dans la série culte de fantaisie historique « Kaamelott ». Il est à l'écran comme dans la vie, excessivement sympathique, enthousiaste !
EDS : Associer images et handicap, c'est vraiment un engagement majeur chez handicap.fr puisque votre site est également co-fondateur du « Festival Dans la boite-Emploi et handicap »...
GB : Oui, déjà deux éditions. Ce festival récompense, chaque année, en novembre, les films réalisés au sein des entreprises pour promouvoir l'insertion dans l'emploi des travailleurs handicapés. En 2014, ce sera notre 3ème édition.
EDS : Il existe d'autres festivals sur ce thème ; auront-ils leur place sur le site Cinéma et handicap ?
GB : Oui, bien sûr. Notre projet c'est vraiment de créer une base exhaustive dans ce domaine. Ils sont donc invités à alimenter le contenu en déposant une fiche présentant leurs actions. Ils devront, pour cela, s'adresser à notre rédaction qui mettra l'info en ligne.
EDS : Ces derniers temps, cinéma et handicap semblent faire plutôt bon ménage avec des réalisations emblématiques comme « The Sessions », « Intouchables » ou « De rouille et d'os »...
GB : Cela ne date pas d'aujourd'hui. Il y a eu, par le passé, de grands films inspirés par les situations de handicap, à commencer par « Elephant man », « Rain man », le bouleversant « Mask » ou le très dérangeant « Freaks ». Mais il est vrai que la différence semble s'inviter plus souvent et plus facilement dans les scénarios, la personne handicapée devenant alors un protagoniste majeur. C'est évidemment une très belle évolution, à laquelle nous souhaitons pleinement contribuer.
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