Handicap.fr : Le 8 juin 2013, seront remis les premiers « Trophées beauty touch' 2013 », un concours glamour ouvert à tous, y compris aux personnes handicapées. Pourquoi avoir accepté d'en être la marraine ?
Clara Morgane : Je reçois chaque jour de nombreuses propositions. A la réception du dossier de presse envoyé par les Ateliers Ruty, organisateurs de ces Trophées, j'ai été littéralement séduite. Une cérémonie ouverte à tous, aux personnes valides, comme handicapées, sans distinction de taille, de poids ou d'origine. Je peux vous assurer que nos attachés de presse ne tombent pas souvent sur de telles propositions ! L'ouverture, la tolérance ou le changement de regard sur les différences sont autant d'arguments qui m'ont convaincue. Pas une seule seconde, je n'ai hésité.
H.fr : Faire rimer beauté et handicap, c'est une « audace » malheureusement assez rare !
CM : En effet, la télévision ou la mode sont des milieux codifiés, disons-le. Ceux qui ne répondent pas à une image n'y ont malheureusement pas leur place. Avec ces Trophées, il s'agit bien de montrer que la beauté ne peut être guidée par le souci de l'audience ou celui de vendre des vêtements, par exemple. La vraie beauté est là où on refuse souvent de la voir ; elle est dans un regard, un sourire. Ces regards, ces sourires peuvent être ceux de personnes grandes, petites, en fauteuils roulants, sourdes, aveugles... Les Trophées Beauty Touch' 2013 allient diversité, glamour et charisme. C'est ce mariage innovant qui m'a interpelé.
H.fr : Un concours de beauté ouvert aussi aux personnes handicapées, c'est une première en France. En existe-il ailleurs ?
CM : Je sais que plusieurs pays d'Europe organisent des concours de beauté pour personnes handicapées. Mais, ce sont des concours réservés aux seules personnes handicapées. Là, avec les Trophées beauty touch', elles concourent face à des valides sans que la différence ne soit un critère. Ce mélange, c'est une façon de gommer le handicap pour laisser voir la beauté et oublier le fauteuil roulant ou les béquilles, par exemple. Je ne sais pas s'il en existe ailleurs. Mais j'aimerais déjà qu'en France il y en ait beaucoup plus. C'est en multipliant ce type d'initiative que l'on parvient à changer le regard sur la beauté.
H.fr : Vivez-vous, dans votre entourage, au contact de personnes handicapées ? Quel regard portez-vous sur le handicap en général ?
CM : Que l'on ait des personnes handicapées ou non dans son entourage, on ne peut en aucun cas y être indifférent. Je n'ai pas de regard particulier sur le handicap car ce serait entrer dans le jeu de la stigmatisation ou du doigt que l'on pointe. Je suis consciente, dans une certaine mesure, de la difficulté qui peut être éprouvée par les personnes en situation de handicap. Le simple fait, parfois, de ne pas parvenir à effectuer une action aussi basique soit-elle provoque un sentiment de frustration. Si l'on se dit que certains ne pourront jamais effectuer certains gestes simples de la vie quotidienne, nous n'avons pas le droit de faire semblant de ne pas savoir. Les personnes handicapées existent. Ne pas les oublier c'est avoir un regard neutre, un regard normal sur la « différence », si nous pouvons employer ce terme.
H.fr : Vous avez certainement l'habitude de voyager, percevez-vous des comportements plus ouverts à l'étranger ?
CM : Aux Etats-Unis, par exemple, le regard est différent. Sans doute parce que les personnes en situation de handicap se montrent. Je ne dis pas que, en France, elles n'osent pas le faire. Mais les infrastructures ne permettent pas toujours de se déplacer en toute autonomie. Si le regard est différent dans d'autres pays, c'est parce qu'il s'est banalisé. Les personnes en situation de handicap font partie du paysage. Le regard n'est pas celui de la pitié ou de la compassion mais celui de la normalité, liée à l'habitude.
H.fr : Quels sont vos projets ?
CM : J'ai été à l'affiche de « Cabaret Canaille » au théâtre de la pépinière à Paris fin 2012 ; trois mois sur scène pour un spectacle coquin et grivois tout en sensualité où se mêlaient textes et chansons. Côté télé, dès septembre 2013, je serai aux commandes de la nouvelle émission de NRJ12, « Saga ». Après le succès de mes calendriers (près de 2 millions d'exemplaires vendus en dix ans), j'ai signé avec l'éditeur Hugo&cie pour un grand format en 24 images. Et puis, au rayon musique, j'ai sorti une reprise du titre « Comme un boomerang » de Serge Gainsbourg pour assurer la promotion de mon calendrier 2013.
Site officiel Trophées : www.trophees-beauty-touch.fr
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