Dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche avant la conférence nationale du handicap présidée, le 11 février 2020, par Emmanuel Macron (article en lien ci-dessous), un collectif de 47 associations liste quelques-unes des difficultés que rencontrent les personnes handicapées. "Chaque jour des enfants ne peuvent accéder à une école, des travailleurs doivent quitter leur entreprise car les logiciels utilisés ne sont pas adaptés, des personnes ne peuvent aller où elles veulent en raison de multiples obstacles", écrit le collectif Handicaps. Pour lui, "il est temps de taper du poing sur la table et d'affirmer qu'il n'est plus possible de ne pas appliquer la loi, de connaître une telle inégalité de traitement selon les territoires".
Des points de discorde
"Il est temps de mobiliser l'ensemble des acteurs (départements, administrations, entreprises, architectes, enseignants...) et de sortir d'un débat d'experts pour exposer au grand jour les discriminations dont sont victimes chaque jour les personnes en situation de handicap et faire comprendre que ce n'est plus acceptable", insiste le texte. "Notre méthode porte ses fruits", assure pour sa part la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, dans un entretien également publié par le JDD. "Je ne dis pas que tout est abouti, c'est évident, mais la dynamique est enclenchée : le nombre d'élèves en attente d'un accompagnant a été divisé par deux à la rentrée 2019 par rapport à 2018", fait-elle valoir.
MDPH : des « situations ubuesques »
La secrétaire d'Etat relève cependant que l'octroi de droits à vie est appliqué de manière très inégale d'une maison départementale des personnes handicapées (MDPH) à une autre, ce qui "n'est pas acceptable". Quant au délai d'instruction des dossiers, "dans la loi, c'est quatre mois et nous en sommes parfois très loin", reconnaît Sophie Cluzel, dénonçant des "situations ubuesques". En outre "l'absence de remontées statistiques régulières et officielles est indigne de notre pays", estime-t-elle, en promettant pour "fin 2020 un système d'information unique".
La secrétaire d'Etat défend l'inclusion par le travail, son "mantra". "Mon leitmotiv est de remettre les personnes handicapées en situation de travail, quand elles le souhaitent", souligne-t-elle, en rappelant que le taux de chômage des personnes en situation de handicap est deux fois plus élevé que la moyenne.