Pour "soutenir" les aidants, une mission parlementaire préconise le 23 janvier 2018 de leur créer un "statut" spécifique, qui permettrait notamment d'indemniser le congé du proche aidant et de prendre en compte cette tâche "invisible" dans les droits à la retraite. "Il est nécessaire de mettre en place un statut du proche aidant qui lui confère des droits" car il "a besoin de temps, de ressources et d'accompagnement", a déclaré devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale le communiste Pierre Dharréville, rapporteur d'une mission sur les aidants.
Un congé existant mais peu usité
8,3 millions de personnes aidaient un proche malade, âgé ou handicapé en 2008, selon la Drees, dont 57% de femmes. Selon des économistes cités dans les conclusions de cette mission, consultées par l'AFP, le travail des aidants familiaux peut représenter entre 12 et 16 milliards d'euros, (0,6 à 0,8% du PIB). Pour le député des Bouches-du-Rhône, "les proches aidants fournissent un travail gratuit, un travail informel qui vient au mieux en complément, au pire en palliatif, d'une réponse publique qui n'est pas à la hauteur". Ainsi, le "congé du proche aidant", instauré par la loi d'adaptation de la société au vieillissement (ASV) en 2016 (articles en lien ci-dessous), devrait être "indemnisé". Aujourd'hui, il est "trop faiblement recouru" à ce congé par les salariés aidants car "il ne fait l'objet d'aucune indemnisation", il a "une durée insuffisante" (un an maximum sur l'ensemble de la carrière) et il "manque de souplesse".
43,14 euros par jour ?
"Le montant de l'indemnisation pourrait être identique à celui de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP), soit 43,14 euros par jour", a préconisé M. Dharréville, demandant qu'un travail de chiffrage de cette mesure soit effectué. Dans un rapport rendu en décembre 2017, cité par le député, le Haut conseil à la famille, à l'enfance et à l'âge avait estimé le nombre de bénéficiaires potentiels de ce congé à 30 000 personnes. Pour "prendre en compte une réalité invisible", la mission recommande en outre d'étendre la majoration de la durée d'assurance vieillesse aux proches aidants de personnes en situation de dépendance, comme cela se fait actuellement pour les aidants de personnes handicapées, qui bénéficient d'une majoration à hauteur d'un trimestre par période de prise en charge de 30 mois, dans la limite de huit trimestres.
La commission des affaires sociales s'est prononcée le 23 janvier pour adresser un courrier avec ces propositions à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.