Seules 47,5 % des personnes ayant un handicap psychique ont un schéma vaccinal complet contre la Covid-19, selon la Caisse nationale d'Assurance maladie, contre près de 79 % dans la population générale. « Trop faible ! », s'inquiète la Cnam.
Quelles populations à risque ?
Mais, attention, ce chiffre se rapporte uniquement aux personnes dont le trouble est apparu dans l'enfance. A l'inverse, sur l'ensemble de celles présentant un trouble psychique, 82,3 % sont vaccinées, soit un taux légèrement supérieur au reste des Français ; une précaution qui semble indispensable puisque les personnes vivant avec une maladie mentale courent un risque 5,7 à 7,6 fois plus élevé d'être infectées à la Covid tandis que celles avec un trouble sévère sont deux fois plus exposées à une forme grave. Autres populations à risque : les personnes souffrant d'addictions. Or seules 30,5 % de celles dépendantes aux opioïdes ont effectué leur rappel vaccinal et 57,2 % de celles ayant des troubles liés à l'alcool. Les personnes présentant un retard mental, qui sont, selon l'Assurance maladie, 64 % à être vaccinées, sont également en première ligne.
Pourquoi ce sur-risque ?
Alors que la France bat des records de contaminations, la Fondation FondaMental, dédiée à la lutte contre les maladies mentales, rappelle qu'il est plus que jamais indispensable d'accroître le taux de couverture vaccinale des populations à risque de formes sévères. En juillet 2021, une méta-analyse (synthèse statistique des études incluses dans une revue systématique) sur la sévérité de l'infection à la Covid-19 chez les personnes avec des troubles psychiques, publiée dans Lancet Psychiatry, établit que celles prenant un traitement avec des antipsychotiques ou des anxiolytiques apparaissent comme les « groupes les plus vulnérables au risque de mortalité associé à la Covid-19 ». « Les hypothèses pour expliquer ce sur-risque sont, d'une part, l'action directe de l'infection sur le cerveau, et, d'autre part, la réponse immuno-inflammatoire à l'infection qui a un effet déclencheur sur les maladies mentales », explique la Fondation. « Une surveillance étroite et une orientation adéquate vers l'hôpital de ces patients sont donc nécessaires », concluent les auteurs de l'étude, qui incitent les pouvoirs publics à prendre des mesures ciblées en ce sens.