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La Fédération américaine de tennis (USTA) vient d'annoncer, le 19 juin 2020, la réintégration de l'épreuve et travailler sur la façon dont elle pourrait se dérouler. "L'USTA attend de recueillir le point de vue des joueurs et s'est engagée à travailler avec la Fédération internationale de tennis pour finaliser les modalités de la compétition en fauteuil roulant de l'US Open 2020", indique le communiqué de l'instance.
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C'est décidé, l'US open aura bien lieu du 31 août au 13 septembre 2020 à New-York (Etats-Unis) mais à huis clos et dans des conditions de sécurité sanitaire drastiques. Le Comité international paralympique (Cip) se dit néanmoins « déçu » de la décision de ne pas inclure le tennis en fauteuil roulant dans ce tournoi majeur du Grand chelem. « Une décision qui, à juste titre, a contrarié et mis en colère la communauté des athlètes », selon le Cip.
Réactions indignées
C'est le cas du numéro un mondial, l'Australien Dylan Alcott, qui évoque « une discrimination écœurante », d'autant que « les joueurs n'ont pas été consultés ». « Et s'il vous plaît, ne me dites pas que je cours plus de risques parce que je suis invalide. Oui, je suis invalide mais cela ne me rend pas malade », a fulminé Alcott, furieux que la question de sa participation ait été réglée par « des gens bien portants ». Quadruple médaillé aux Jeux paralympiques, le Français Michaël Jeremiasz s'en est pris à l'organisation sur Twitter : « Honte à toi @usopen. Accueillir 16 athlètes handicapés, c'était trop pour vous ? Est-ce votre vision du monde dans lequel nous devrions vivre ? », a écrit le joueur retiré du circuit depuis 2016, accompagné d'un hashtag « #discrimination ». « Ce tournoi de renom offre une visibilité incroyable à ce sport et plus largement au mouvement paralympique ; l'annuler tout en conservant le tournoi des joueurs valides est un véritable retour en arrière. », déplore le Comité paralympique et sportif français.
Reconsidérer leur position
Le Cip exhorte donc les organisateurs à reconsidérer leur position qui, selon lui, « pourrait potentiellement annuler des années de grands travaux pour promouvoir et mettre en valeur le tennis fauteuil notamment au sein de l'Usta (United States tennis association) et à l'US Open, et l'inclusion par le sport ». Même s'il reconnaît que la pandémie a imposé de nombreux défis aux organisateurs d'événements sportifs dans le monde entier, « ils ne doivent pas être un prétexte pour discriminer un groupe de joueurs et ne pas offrir une compétition inclusive ». Il ajoute : « Personne ne pourrait accepter une situation où des athlètes seraient interdits de participer pour des raisons de race, de sexe, de nationalité ou de sexualité, alors pourquoi les empêcher de participer parce qu'ils jouent en fauteuil roulant ».
Une année incroyablement difficile
Chelsey Gotell, présidente du Conseil des athlètes du Cip, en appelle à la Fédération internationale de tennis (Itf) pour faire bouger les choses. « La sécurité des athlètes est également notre priorité numéro un mais, si vous pouvez organiser en toute sécurité des tournois pour les athlètes masculins et féminins, vous pouvez aussi les organiser pour ceux en fauteuil, s'indigne-t-elle. Ce fut une année incroyablement difficile pour les para-athlètes, dont beaucoup tirent un revenu modeste du sport. Prendre des décisions qui ont un impact direct sur leur bien-être et ne pas communiquer avec eux semble peu judicieux. » Début juin, Itf et les quatre tournois du Grand chelem avaient pourtant annoncé la mise en place d'une aide financière de « plus de 300 000 dollars (270 000 euros) » en faveur du tennis fauteuil, pour faire face à la pandémie de Covid-19 (article en lien ci-dessous). Cette année, 88 tournois ont été annulés. L'US open vient s'ajouter à la liste…
Face au protocole sanitaire particulièrement strict imposé par les organisateurs, dans une ville, New-York, particulièrement éprouvée par la pandémie, plusieurs figures « valides » du circuit masculin dont Novak Djokovic et Rafael Nadal ont, quant à eux, laissé planer le doute sur leur participation.