Coup de tonnerre le 9 juin 2024. Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale, à la suite des résultats des élections européennes qui mettent le Rassemblement national en tête du scrutin (31,7 %), et convoque des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet. « Fidèle à mes valeurs, je ferai tout pour que le RN n'ait pas la majorité à l'Assemblée nationale car cela conduirait notre pays dans une impasse », a déclaré le président de la République.
Fadila Khattabi candidate
Quel impact sur les affaires courantes en matière de handicap ? Au point mort jusqu'en juillet. La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Fadila Khattabi, qui devait se rendre à New-York (Etats-Unis) du 11 au 13 juin pour participer à la 17e Conférence des Etats parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées (COSP17), annule in extremis son déplacement.
« Puisque Fadila Khattabi est députée sortante, elle a annoncé sa candidature aux élections dans sa circonscription de Côte d'Or », fait savoir son cabinet.
Les ministres au silence
« Le temps de la campagne pour les élections législatives, les ministres en poste sont tenus au droit de réserve et ne peuvent pas se déplacer et faire de nouvelles annonces », ajoute son cabinet. Tous les projets de loi en discussion au Palais Bourbon sont à l'arrêt, notamment celui sur la fin de vie dont l'examen devait s'achever cette semaine ; il pourra être remis dans le calendrier à l'issue des élections législatives mais avec des navettes parlementaires qui repartent à zéro.
Encore un temps « off », après l'attente de la nomination de Fadila Khattabi en remplacement de Geneviève Darrieussecq en juillet 2023 puis celle de sa reconduction (28 jours tout de même) en février 2024 suite au nouveau gouvernement de Gabriel Attal.
Une nouvelle campagne
Et maintenant, quelle place pour les personnes handicapées dans cette nouvelle campagne express ? L'APHPP (Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées) a déploré que la campagne des élections européennes a « une nouvelle fois, laissé les personnes en situation de handicap et les aidants, soit un tiers de la population, sur le bord de la route ». Sur les 38 professions de foi, seules 12 mentionnaient les personnes handicapées (Elections européennes : quels partis parlent du handicap?) tandis que la grande majorité des programmes n'étaient pas accessibles aux personnes déficientes visuelles et assez peu disponibles en Facile à lire et à comprendre (Elections Europe : programmes accessibles, pas vraiment!). L'association encourage les personnes concernées à « prendre leur destin en main dans la vie politique française ». 20 jours « fast and furious » ?