Droit des enfants : les jeunes handicapés enfin entendus ?

Les enfants ont leurs propres droits! Pour améliorer leur effectivité, le Défenseur des droits lance une consultation nationale. 2200 mineurs se sont ainsi exprimés sur l'éducation ou encore le handicap. Leur credo : "J'ai des droits, entends-moi !"

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« J'ai des droits, entends-moi ! » Pour recueillir la parole des enfants et leur permettre d'être acteurs de leurs droits, le Défenseur des droits (DDD), Jacques Toubon, et son adjointe Geneviève Avenard, Défenseure des enfants, ont lancé une consultation nationale éponyme. 2 200 mineurs, âgés de 4 à 18 ans, se sont ainsi exprimés sur le site dédié (en lien ci-dessous). Parmi eux, des jeunes en situation de handicap, bien décidés à faire respecter chacun des principes de la devise républicaine : « Liberté. Égalité. Fraternité. »

Rendre l'école accessible

Cette initiative a pour objectif de recueillir les réflexions, propositions et recommandations des enfants concernant la mise en œuvre de leurs droits, en France. « C'est possible, dans une école, d'avoir une personne à qui parler de nos problèmes, des choses qui nous dérangent ? », demande l'un d'eux. Près de 50 associations spécialisées se sont mobilisées pour en inclure le plus grand nombre possible, sans oublier « les plus vulnérables ». Les droits fondamentaux ? « Être en bonne santé ! », rétorque une fillette. « Le droit au handicap », répond spontanément une autre. « A l'école, ils n'ont pas mis des choses pour permettre aux personnes en fauteuil roulant de monter les escaliers. Ils ne pensent pas à elles mais nous devons le faire », souligne son camarade. Leur solution : « installer plus d'ascenseurs dans les écoles », tout simplement... ?

Réponse au Comité des droits de l'enfant

Autres sujets abordés par les enfants : le droit à l'éducation et aux loisirs, à l'égalité, de vivre en famille, d'avoir une justice adaptée à son âge, d'être protégé contre toutes les formes de violence, mais aussi celui d'être entendu... « Ce dernier n'a pas vocation à lui donner les pleins pouvoirs, quelle que soit la question, mais de reconnaitre l'enfant comme sujet à part entière, fort de son expérience personnelle et ainsi capable de contribuer à la construction de sa propre vie », explique le DDD. Cette consultation fait également écho aux recommandations du Comité des droits de l'enfant des Nations unies à l'État français, « préoccupé par le peu de progrès réalisés pour garantir systématiquement le respect de l'opinion de l'enfant dans tous les domaines de la vie ». Il note, en outre, que des jeunes vulnérables ou marginalisés, comme ceux en situation de handicap, « ne sont souvent pas consultés sur les questions qui les concernent ». Un point commun avec leurs aînés ? Plus généralement, avant ces ateliers, 7 jeunes sur 10 ne connaissaient pas leurs droits et n'avaient jamais eu l'occasion de s'exprimer.

Restitution des propositions

Pour célébrer les 30 ans de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE), le 20 novembre 2019, le DDD proposera, au cours d'une manifestation en partenariat avec l'Unesco, aux enfants et adolescents de présenter les 276 propositions formulées dans le cadre de cette consultation. Dans l'assistance, acteurs institutionnels français et internationaux, membres du gouvernement et élus locaux, associations ainsi que professionnels de l'enfance recueilleront leurs témoignages. « Au moins on nous demande notre avis. Et comme c'est la première fois pour moi, j'en profite ! », se réjouit une jeune fille. Son credo : « Qu'on soit homme, femme, noir, blanc, petit, grand, de toute sorte... On devrait tous avoir les mêmes règles et être égaux ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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