Ces sous-titres "seront prochainement disponibles sur la plateforme myCANAL en option dans le menu de paramétrage des langues et des sous-titres", ont indiqué dans un communiqué commun le 25 avril 2023 le groupe audiovisuel, l'association spécialisée Puissance Dys et l'agence de communication BETC. Canal+ "prévoit d'intégrer (ces sous-titres spéciaux) de manière plus large par la suite dans son offre de programmes".
Une typographie particulière
Baptisés Dystitles, ces sous-titres ont été mis au point à partir des travaux de l'orthophoniste et neuropsychologue Béatrice Sauvageot, présidente de l'association Puissance Dys. Ils se veulent "adaptés à la lecture à la fois pour les personnes dyslexiques et non-dyslexiques", selon le communiqué. Ces sous-titres utilisent pour cela une typographie particulière : des surfaces blanches sont insérées dans tout ou partie de l'espace intérieur des lettres (ce qu'on appelle les contreformes), elles-mêmes écrites en noir. Par exemple, un D majuscule est écrit en noir avec un fin contour blanc et son espace intérieur est entièrement rempli de blanc. Cette typographie particulière permet aux dyslexiques "d'appréhender les sous-titres grâce à un design qui correspond à la manière dont leur cerveau perçoit les lettres", a affirmé Béatrice Sauvageot. Ils sont également "compréhensibles par les personnes non-dyslexiques, après un léger temps d'adaptation", fait valoir le communiqué.
Des retours extrêmement positifs
"Nous avons fait des tests auprès de nos abonnés. Les retours sont extrêmement positifs", a assuré le directeur général de Canal+ France, Gérald-Brice Viret, au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France. "Nous ferons un point d'étape au début de la saison prochaine et de l'année 2024", a-t-il ajouté. Avec une typographie classique, "les personnes dyslexiques (...) doivent prendre le temps de déchiffrer chaque mot pour en comprendre le sens et n'ont donc pas toujours le temps de lire les sous-titres d'une scène avant que ceux-ci ne disparaissent", souligne le communiqué.
La dyslexie fait partie des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), dits "troubles dys", avec la dysphasie (langage) ou la dyspraxie (développement moteur et écriture). Même s'ils sont difficiles à quantifier précisément, "les troubles dys sont fréquents" et "concerneraient près de 8% des enfants d'âge scolaire" en France, selon la Haute autorité de santé (HAS).
Et Arte sur le handicap visuel
Au même moment, la chaîne Arte lance de son côté, en partenariat avec l'association « Les yeux dits : traducteurs d'images », une collection de " chefs d'œuvre du cinéma français " accessible aux personnes en situation de handicap visuel. Ce service audio-décrit est disponible sur Médiathèque Numérique, le service de vidéo à la demande d'Arte destiné aux bibliothèques, accessible gratuitement à condition d'être inscrit dans une bibliothèque. Ils viennent compléter les 250 films audiodécrits déjà disponibles sur cette plateforme. Pour l'instant 22 films sont référencés, pour la plupart un peu « datés » : Baisers volés de François Truffaut, La Guerre des boutons d'Yves Robert, Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy ou, plus récent, Tomboy de Céline Sciamma. Mais cette liste promet de s'étoffer prochainement. Ces films disposent également de sous-titres pour les personnes sourdes et malentendantes. « L'ensemble de la collection vise à créer un socle de culture cinématographique commun aux personnes ayant un handicap auditif ou visuel et à celles qui n'en ont pas », expliquent ses créateurs.
© Capture d'écran YouTube BETC paris