La période des examens approche à grands pas. Dans un peu moins de deux mois, les élèves de troisième, terminale, CAP, BTS, BEP plancheront sur leurs épreuves finales. 6 à 8 % d'entre eux sont porteurs de troubles dys. Or dyscalculies, dyslexies, dysorthographies, dysphasies et autres dyspraxies nécessitent, pour ces candidats, des aménagements spéciaux pour plancher dans des conditions optimales. Aménagements qui, selon la Fédération française des dys (FFDys), brillent encore par leur absence. Comme depuis de nombreuses années, elle dénonce « des pratiques disparates d'un rectorat à un autre, privant les élèves porteurs de troubles dys du droit constitutionnel d'équité sur le territoire français » (Lire : Elèves Dys : galères avec les aménagements d'examens ? ). Pourtant, le décret et la circulaire de décembre 2020 concernant les demandes d'aménagements aux examens promettaient des mesures de simplification. Promesses non tenues, semble-t-il.
La réforme du bac aggrave la situation
A quelques semaines du jour J, le fiasco serait donc inévitable, aggravé selon la FFDys par la réforme du bac, adoptée en 2021, qui comporte désormais une part de contrôle continu, d'épreuves anticipées et terminales. Avec cette « réforme Blanquer » (du nom de l'ancien ministre de l'Education nationale), « les candidats reçoivent tardivement les notifications et ne peuvent pas bénéficier des aménagements aux examens dans les temps », explique la fédération. Autre difficulté : les refus récurrents de demandes d'aménagements aux examens pour ces élèves qui bénéficient pourtant d'adaptations sur le temps scolaire tout au long de l'année. Ces situations sont variables selon les académies. « Par exemple, dans celle de Paris, les demandes sont souvent refusées, même pour un simple temps supplémentaire pour le brevet », déplore la fédération.
Souffrance et stress supplémentaires
Dans certains départements comme le Nord ou l'Ain, ce serait pire encore ; certains jeunes se voient refuser un plan d'accompagnement personnalisé (PAP) par manque de médecin de l'Education nationale et ont donc de grandes difficultés à avoir des aménagements spécifiques aux examens. Parfois, la présence d'un lecteur avec ou sans reformulation, un scripteur ou les trois ensemble est retoquée. Des situations qui se répètent parfois même pour certains candidats, du brevet des collèges au baccalauréat. « Elles déclenchent de réelles souffrances pour les élèves et leur famille et amène du stress aux futurs candidats », précise la FFDys qui constate une non résolution des problèmes malgré les différentes interventions régulières de la Défenseure des droits et de la médiatrice de l'Éducation nationale auprès des centres d'examens et rectorats. En cas de problème, elle propose d'accompagner les familles dans leurs démarches, pour des recours auprès de l'autorité académique, voire des tribunaux.