La présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Dominique Gillot, identifie trois réseaux d'acteurs de droit commun "prioritaires", dans un rapport contenant 51 propositions remis le 19 juin 2018 aux ministres Agnès Buzyn (Santé et Solidarités), Muriel Pénicaud (Travail) et à la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel (Handicap). L'ancienne sénatrice socialiste cite Pôle emploi, "dont l'organisation et l'offre de service doivent être améliorées", les acteurs de la formation professionnelle, "qui n'identifient que trop rarement les besoins de formation ou de reconversion pour raisons de handicap ou de santé", et les régions qui "doivent mettre en place des programmes régionaux d'accès à la formation et à la qualification professionnelle des personnes handicapées".
Un système trop complexe
Le taux d'inactivité (57%) comme le taux de chômage (19%) des personnes handicapées sont presque deux fois plus élevés que ceux de la population dans son ensemble, souligne le rapport. Les entreprises "considèrent trop les personnes handicapées du point de vue de leur handicap, de leurs limitations, (plutôt) que du point de vue de leurs compétences", a commenté Mme Gillot sur France Info. "L'éventail de dispositifs pour accompagner les personnes handicapées vers l'emploi est (...) d'une complexité très grande, avec trop d'interlocuteurs, des cloisonnements", a-t-elle ajouté. "Il y a vraiment besoin de simplifier, de rendre les choses plus rationnelles, plus performantes, et de généraliser l'information et l'accompagnement des personnes vers l'emploi". Le rapport recommande de "réduire les délais et simplifier les formalités d'accès aux différents droits", notamment en accordant la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé (RQTH) "pour une durée plus longue, voire définitivement, en cas de handicap irréversible".
34 recommandations pour les aidants
Un second tome contient 34 recommandations pour que les aidants puissent mieux concilier leur rôle de soutien au quotidien d'un proche âgé ou handicapé avec leur vie professionnelle. Pour préserver leur propre santé, Mme Gillot
propose d'instaurer une visite médicale par semestre, prise en charge à 100% ansi que les soins qui en découlent.
Photo : Twitter Sophie Cluzel