« L'enfance est une priorité du quinquennat », a rappelé Elisabeth Borne, à l'occasion du deuxième conseil des ministres des enfants le 21 novembre 2022. Une vingtaine de jeunes âgés de 8 à 12 ans étaient présents à Matignon et ont planché sur cinq thèmes qui les concernent : l'environnement, l'école, l'accès à la culture et au sport et le numérique, la santé et le handicap (article en lien ci-dessous). Après leur départ, la Première ministre a réuni le premier Comité interministériel à l'enfance sur la base des appréciations retenues par les « ministres en herbe » de moins de 18 ans. Une semaine plus tard, le gouvernement a dévoilé ses priorités pour l'enfance selon trois grands axes et une quarantaine de mesures : lutter contre les violences, garantir l'égalité des chances et agir pour le développement et l'avenir. Un chantier piloté par Charlotte Caubel, secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance,qui s'étalera sur deux ans. La question du handicap intègre le deuxième axe « garantir l'égalité des chances aux enfants et aux jeunes ».
L'accompagnement des enfants protégés et handicapés
Plusieurs mesures portent en particulier sur l'accompagnement des enfants porteurs de handicap sur les années 2023-2024. Le ministère des Solidarités et le secrétariat d'Etat chargé de l'enfance s'engagent ainsi à « renforcer le repérage du handicap, dès le plus jeune âge sur tout le territoire », à « augmenter les moyens des services médico-sociaux en charge de l'accompagnement des enfants à domicile », à rapprocher les professionnels du médico-social de l'école pour « favoriser l'inclusion scolaire de tous les enfants » ou encore à « faciliter l'accès aux soins des enfants polyhandicapés ou paralysés cérébraux ». L'accent sera également porté sur le handicap chez les enfants concernés par une mesure de protection de l'enfance. Selon le rapport du Défenseur des droits de 2015, le taux d'enfants pris en charge en protection de l'enfance et bénéficiant d'une reconnaissance de la MDPH s'établirait à environ 17 % (depuis ce taux a été revu à la hausse estimé à 25 %), avec une prédominance des handicaps psychiques et mentaux. Des structures dédiées avec un double accompagnement éducatif et de soin devraient se multiplier, avec la mise en place d'équipes mobiles en appui des professionnels. Aussi, les expérimentations « Santé protégée » et « Pégase », qui ont débuté en 2019 et proposent un suivi standardisé et des soins psychiques précoces aux jeunes enfants protégés pour prévenir les séquelles à long terme des maltraitances infantiles vont se poursuivre.
Un « acte II de l'école inclusive »
L'Etat annonce également vouloir « mieux accueillir et favoriser l'insertion des enfants en situation de handicap ». Pour ce faire, les ministères du Handicap, de l'Enfance, de la Santé et des Solidarités entendent « améliorer le diagnostic des troubles en lien avec l'extension des plateformes autisme et des troubles du neurodéveloppement par la conduite de recherches dédiées ». En d'autres termes, la stratégie autisme est reconduite pour quatre ans (2023-2027). Près de dix ans après la loi sur la Refondation de l'école et l'apparition du principe d'inclusion scolaire, les autorités projettent un « acte II de l'école inclusive » d'ici 2023, avec en ligne de mire l'identification de solutions intermédiaires pour l'accueil des enfants protégés porteurs de handicap, non pris en charge. Le développement des trente minutes d'activités physiques quotidiennes dans les établissements médico-sociaux fait aussi partie des objectifs. Enfin, dernière annonce : les Assises de la santé des enfants et de la pédiatrie auront lieu au printemps 2023, pour « améliorer la santé physique et mentale des enfants ». Actions de prévention, amélioration de la prise en charge des enfants en ville comme à l'hôpital et renforcement de la pédopsychiatrie seront au menu de ce rendez-vous national.