Pour soutenir la parentalité durant des périodes difficiles (grossesse, nouvelle organisation familiale, séparation, décès…), les Caisses d'Allocations familiales (CAF) financent déjà depuis plusieurs années l'intervention de professionnels formés au domicile des familles via les services d'aide et d'accompagnement à domicile (SAAD). Le nom de ce dispositif ? L'aide et l'accompagnement à domicile ou AAD. Ces professionnels peuvent être des Tisf (techniciens de l'intervention sociale et familiale) ou des Avs/Aes (auxiliaires de vie sociale /accompagnants éducatif et social). Jusqu'alors, les critères d'accès à ces services (encadrés par la circulaire 2016-008 du 15 juin 2016) étaient très restrictifs, et les parents d'enfants en situation de handicap n'y étaient pas éligibles... Mais, bonne nouvelle, les choses ont changé, même si cette mesure est restée discrète !
En cas de handicap aussi !
La CNAF, observant un grand nombre de non-recours de la part des familles, a souhaité revoir et élargir les critères d'accessibilité. La Circulaire n° 2021-003 date du 3 mars 2021 (en lien ci-dessous) mais la mesure s'applique depuis le 1er janvier 2021. La CNAF entend notamment porter « une attention particulière en direction des parents confrontés au handicap ou à la maladie grave de leur enfant en réponse à leur besoin de répit ». Les parents d'un enfant mineur porteur de handicap peuvent faire une demande auprès de leur CAF ou directement auprès d'un des 300 SAAD recensés en France qui promettent une réponse rapide pour parer à l'urgence. Deux critères importants à signaler : le handicap ne doit pas forcément être reconnu par la MDPH et les demandeurs ne sont pas obligatoirement allocataires de la CAF.
Une certaine souplesse
« La situation de handicap d'un des membres du foyer (enfant ou parent) peut introduire une certaine souplesse », précise la CNAF, afin de permettre, par exemple, l'accompagnement des familles durant la phase de diagnostic d'un handicap, pour faire face aux démarches administratives (MDPH…), lors de l'inclusion de leur enfant (entrée à l'école, recherche de structures adaptées…), ou si le besoin de répit se fait ressentir (50 % du temps d'aide maximum). L'accompagnement de ces situations doit être assuré par un Tisf formé au handicap. Cette intervention dure un an maximum, sans limite d'heure pour les parents d'enfants handicapés. Une participation selon le quotient familial est néanmoins demandée qui peut aller de 0,26 à 11,88 euros de l'heure selon le quotient familial (chiffres au 1er janvier 2020).
Les réactions à cette mesure sont positives… L'Unapei, par exemple, « salue cette initiative », espérant que les « familles qui en ont besoin pourront effectivement bénéficier de cet accompagnement ».