Qui dit été, dit baignade ! Mais avant de se jeter à l'eau, quelques précautions sont de mises, a fortiori pour les personnes épileptiques pour qui la noyade est la première cause de mortalité accidentelle. Selon une étude publiée par le groupe éditorial Elsevier B.V en 2018, le risque est 15 à 19 fois plus élevé que dans la population générale. Sachant que 70 % des noyades se produisent dans le milieu privé, la baignoire est fortement contre-indiquée. Faut-il désormais interdire la natation ? « Non, sauf exceptions, mais il faut avoir l'autorisation de son médecin, être accompagné d'une personne qui connaît ses crises et est capable de réaliser les manœuvres de sauvetage informer les éventuels maîtres-nageurs et autres encadrants », répond Epilepsie-France dans la vidéo « Epilepsie, attention à l'eau » (ci-contre). Comme à chaque nouvelle saison estivale, elle diffuse des règles élémentaires de sécurité. Les maîtres-mots ? Surveillance et vigilance !
2e maladie chronique neurologique la plus fréquente
« Une surveillance de chaque instant ! », martèle l'association, « car la plupart des personnes épileptiques ne sentent pas venir leurs crises, qui surviennent soudainement sans signe annonciateur ». « Même si les crises sont rares, le danger est présent et il faut redoubler de surveillance car on est finalement moins attentif dans ces cas-là », précise le Professeur Fabrice Bartolomei, neurologue, chef du service d'épileptologie et de rythmologie cérébrale au CHU de la Timone à Marseille. Pour rappel, l'épilepsie est la deuxième maladie neurologique chronique la plus fréquente en France, derrière la migraine. 700 000 personnes dans l'Hexagone et plus de 50 millions dans le monde sont concernées par cette pathologie causée par des décharges électriques excessives se produisant dans certaines parties du cerveau (article complet en lien ci-dessous). « Outre les activités nautiques, il faut également être conscient du risque de perte de connaissance au bord d'une rivière ou d'un canal, à la pêche ou sur le quai d'un port », alerte Epilepsie-France.
Porter un gilet de sauvetage !
Certaines formes d'épilepsie -il en existe 50- sont plus exposées que d'autres. C'est le cas des crises avec perte de conscience (souvent limitée à un trouble du contact ou à une confusion passagère) et de celles avec convulsions. « Quant aux crises généralisées sous forme d'absences, ce sont de vraies crises d'épilepsie dans lesquelles la manifestation principale est le trouble de la conscience », explique l'association. Pour limiter leur impact en milieu aquatique, elle recommande de ne jamais se baigner seul, prévenir l'entourage du risque de crise, privilégier les zones de baignade surveillées, accompagner l'enfant pas à pas dans l'eau, porter une ceinture ou un gilet de flottaison ou de sauvetage. Quant aux familles, « apprenez les gestes qui sauvent ! », exhorte Epilepsie-France.