ESMS : 30 min de sport par jour pour les jeunes handicapés

"Bouger plus pour mieux apprendre", c'est le credo du programme gouvernemental "30 minutes d'activité physique quotidienne". Généralisé à toutes les écoles depuis 2022, il sera étendu aux établissements sociaux et médico-sociaux courant 2023. Go !

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DERNIERE MINUTE DU 26 MAI 2023
Publié le 25 mai 2023, le rapport de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et l'IGESR (Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche) définit les conditions de déploiement de cette mesure dans les structures dédiées aux enfants en situation de handicap. Un « enjeu fort de santé, de confiance en soi et de socialisation ».

ARTICLE INITIAL DU 20 MARS 2023

En France, les enfants ont perdu 40 % de leurs capacités cardio-vasculaires. 17 % sont en surpoids*. « 30 minutes d'activité physique par jour pour inverser les courbes », c'est la solution du gouvernement pour lutter contre une sédentarité « inquiétante ». Lancé à la rentrée 2020 dans le cadre des mesures d'héritage de Paris 2024, ce dispositif est généralisé depuis septembre 2022 dans les 36 250 écoles primaires françaises. Et bientôt dans les établissements sociaux et médico-sociaux ?

30 minutes de sport par jour

En effet, le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse confirme, dans sa lettre d'information du 8 mars 2023, l'extension du programme " 30 minutes d'activité physique quotidienne " (APQ) aux 70 000 établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS). Les jeunes en situation de handicap qui y sont accueillis pourront ainsi découvrir les multiples bienfaits d'une pratique sportive régulière « courant 2023 ». Ces 30 minutes sont « indispensables pour la santé, en luttant contre l'inactivité et l'obésité et en rapprochant du sport les élèves qui en sont le plus éloignés, argue Pap Ndiaye, ministre de l'Education nationale. Indispensables aussi pour le bien-être en classe, puisque cela permet d'être plus disponible pour les apprentissages et améliore ainsi le climat scolaire ».

Une mise en place dans un secteur en tension

Dans la perspective de cette généralisation, l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et l'IGESR (Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche) sont conjointement missionnées par Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée au Handicap, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, sur « les conditions de déploiement et les modalités de mise en œuvre de ces trente minutes d'activité dans les ESMS », explique le réseau Uniopss-Uriopss, qui réunit les associations des secteurs sanitaire, social et médico-social dans l'intention de « développer les solidarités », dans sa note d'information du 3 mars 2023. Egalement auditionnés par les deux inspections, les représentants de ce réseau ont fait savoir leur « intérêt » et leur « appétence, aussi bien pour les enfants accompagnés que pour les professionnels, pour le déploiement du dispositif ». Ils ont toutefois tenu à alerter sur « le contexte de fortes difficultés de recrutement dans ces établissements, l'état de l'accessibilité des infrastructures de loisirs, des installations sportives (...), ainsi que des partenariats avec le monde sportif ». Enfin, l'Uniopss a rappelé que la loi du 2 mars 2022 « visant à démocratiser le sport » prévoit la nomination d'un « référent pour l'activité physique et sportive » dans tout ESMS.

Niveau d'activité physique : les Français, mauvais élèves

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la France 119e sur 146 pays testés sur les niveaux d'activité physique de leur jeunesse. « Ce constat alarmant, qui se vérifie dans l'enfance, à l'adolescence puis chez les adultes, engage notre responsabilité collective, a fortiori à moins de deux ans de l'accueil par la France du plus grand événement sportif planétaire que constituent les Jeux olympiques et paralympiques », déclare le gouvernement dans le dossier de presse du programme (en lien ci-dessous). « Nous sommes aujourd'hui face à un tsunami sociétal d'inactivité physique et de sédentarité, qui représente un véritable enjeu de santé publique, y compris pour la jeunesse », avertit François Carré, cardiologue et médecin du sport au sein du CHRU Pontchaillou, à Rennes. En effet, la capacité physique, qui représente le capital santé d'une personne, des enfants et adolescents baisse régulièrement. Ces derniers sont « de plus en plus touchés par des maladies qui étaient auparavant une exclusivité de l'adulte », observe-t-il avec effroi.

Une expérimentation lancée par Paris 2024

Pour changer la donne, les acteurs du monde du sport, et notamment Paris 2024, ont donc décidé de « se bouger »... « Bouger tous les jours, ensemble, quelles que soient nos différences. Parce que c'est bénéfique, nécessaire, parce qu'on y prend plaisir. Bouger à l'école, parce que c'est là que l'on grandit et que l'on se construit. C'est cette ambition qui a guidé Paris 2024 lorsqu'il y a trois ans, nous avons proposé d'expérimenter 30 minutes d'APQ à l'école, en complément de l'EPS », explique Tony Estanguet, président de Paris 2024.

Une semaine pour faire bouger la génération 2024

Ce programme, c'est aussi lors de la Semaine olympique et paralympique que Paris 2024 et les ministères de l'Education nationale et des Sports en font la promotion (Lire : Semaine olympique et para : faire bouger la génération 2024! ). Basketball, boxe, tennis fauteuil ou encore boccia... Durant une semaine, du 2 au 8 avril en 2023 (Lire : Semaine olympique et para : Vestiaires inédit sur FranceTV ), les élèves peuvent s'initier à différentes disciplines olympiques et paralympiques mais aussi découvrir l'histoire du sport. Le principe est d'utiliser l'activité physique comme un outil pédagogique et ludique dans les enseignements généraux (maths, histoire-géo, langues étrangères), à travers différents projets : découvertes culturelles, sensibilisation au handicap... L'enjeu ? Promouvoir les valeurs citoyennes et sportives, éduquer, casser les préjugés. « Mais 30 minutes, c'est la moitié de la durée d'activité quotidienne recommandée par l'OMS pour les jeunes de 5 à 17 ans », nuance Tony Estanguet, qui encourage à faire encore plus. « Collectivités, parents, grands-parents, bénévoles du mouvement sportif, nous pouvons agir pour que nos enfants aient cette chance. » La course contre la sédentarité est lancée ?

* Etude « Inverser les courbes », 2022, collectif Pour une France en forme

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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