Etudiants handicapés : une bourse pour étudier à l'étranger!

Etudiants handicapés, vous souhaitez faire un semestre à l'étranger ? La bourse d'encouragement à la mobilité internationale permet de financer les frais de déplacement, équipements médicaux et autres adaptations. Un coup de pouce non négligeable !

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Ilian Hassimi à la cérémonie de bienvenue avec l'ancien maire d’Oxford Mark Lygo

Le 25 juin 2024, 23 étudiants en situation de handicap ont obtenu une bourse pour faciliter leur « mobilité internationale ». Lancé en 2019 par la Conférence des grandes écoles (CGE), ce dispositif, financé par des entreprises partenaires, leur permet de poursuivre leur cursus à l'étranger, en palliant les « surcoûts discriminatoires » liés au suivi des soins, aux transports, aux déplacements, mais aussi au logement, à la vie quotidienne et à la participation sociale. En 2023, 15 jeunes avaient reçu ce précieux sésame. Parmi eux, Ilian Hassimi, 21 ans, étudiant à l'école de commerce EM Normandie. Il revient sur son semestre « enrichissant » à Oxford (Royaume-Uni), une ville « historique et dynamique ».

Handicap.fr : Quelles difficultés votre handicap a-t-il occasionné lors de vos études ?
Ilian Hassimi : Mon handicap se caractérise par des douleurs chroniques dans le dos. Elles peuvent être assez intenses et persistantes, affectant parfois ma capacité à rester assis pendant de longues périodes, à me concentrer pleinement ou à participer activement à des activités physiques.

H.fr : Pourquoi avoir souhaité étudier à l'étranger ?
IH : J'ai choisi de partir du 30 septembre 2023 au 30 mars 2024 pour effectuer ma troisième année d'école de commerce au sein de l'EM Normandie. Etudier à l'étranger procure, tout d'abord, une occasion unique d'explorer une nouvelle culture de manière immersive. Cela offre également une perspective internationale essentielle, qui a élargi ma vision du monde et renforcé ma capacité à analyser les problèmes sous des angles multiples. Cela stimule ma réflexion critique et me permet de contribuer de manière plus significative à des solutions innovantes et globalement pertinentes, nécessaires dans un monde de plus en plus interconnecté. Enfin, vivre à l'étranger est une opportunité précieuse pour améliorer mes compétences linguistiques, un atout indéniable pour ma carrière future.

H.fr : Qui vous a informé de l'existence de la bourse d'encouragement à la mobilité internationale ?
IH : La responsable handicap de mon école a abordé le sujet lors d'une réunion concernant les soutiens et programmes disponibles pour les étudiants handicapés souhaitant étudier à l'étranger.

H.fr : Que vous a-t-elle permis de financer ?
IH : La bourse d'encouragement à la mobilité internationale a couvert mes frais de déplacement (trajet en Eurostar entre Paris et Londres puis bus pour me rendre à Oxford) , ainsi que des aides financières pour des ajustements spécifiques sur place, comme des équipements médicaux ou des services d'assistance adaptés à mes besoins particuliers. J'ai par exemple pu installer une chaise ergonomique à mon domicile (dans ma famille d'accueil). Je pouvais également compter sur le référent handicap de mon école si j'avais la moindre question.

H.fr : Quel montant avez-vous perçu ? Cela vous a-t-il semblé suffisant ? 
IH : J'ai bénéficié d'une enveloppe de 4 000 euros, qui m'a semblé tout à fait suffisante. Cela m'a permis de me concentrer pleinement sur mes études et mes activités sans avoir à me soucier des aspects financiers du voyage.

H.fr : Quels sont, selon vous, les principaux freins aux études à l'étranger pour les jeunes en situation de handicap ?
IH : Principalement l'accessibilité physique limitée des infrastructures éducatives, le manque de soutien spécialisé comme les services d'assistance et les technologies adaptatives, ainsi que les barrières linguistiques et culturelles. Les coûts financiers élevés liés aux adaptations et les procédures administratives complexes sont également des obstacles majeurs.

De plus, la sensibilisation limitée aux besoins spécifiques des étudiants handicapés et la stigmatisation culturelle contribuent à rendre l'intégration sociale difficile dans les environnements éducatifs internationaux. Pour surmonter ces défis, une sensibilisation accrue est nécessaire, soutenue par une collaboration entre les institutions éducatives, les gouvernements et les organisations impliquées.

H.fr : Qu'avez-vous tiré de cette expérience outre-Manche ?
IH : Ce fut une expérience transformative à bien des égards. J'ai pu m'immerger dans un environnement d'élite, entouré de chercheurs et de professeurs de renommée mondiale.

Vivre à Oxford m'a enseigné l'importance de l'indépendance et de la discipline académique. Cela m'a également aidé à développer des compétences en gestion du temps et en organisation, nécessaires pour réussir dans un environnement exigeant.

Sur le plan personnel, cette expérience m'a permis de développer ma confiance en moi et d'affiner mes objectifs de carrière. Interagir avec des personnes de cultures différentes m'a aidé à améliorer ma sensibilité interculturelle et ma capacité à travailler efficacement dans des équipes diversifiées.

H.fr : Quel métier souhaitez-vous exercer ?
IH : Je suis actuellement en stage chez Total, où je vais débuter une alternance en septembre dans le service des Ressources humaines, dans le cadre de mon master à l'EM Normandie.

A l'issue de mes études, je souhaiterais donc exercer un métier dans le domaine des RH, en particulier dans la gestion du développement des talents ou dans le recrutement stratégique. Mon objectif est de contribuer activement à l'optimisation des performances organisationnelles, en identifiant, développant et soutenant les talents au sein d'une entreprise dynamique et innovante.

H.fr : Envisagez-vous de repartir à l'étranger dans le cadre de votre parcours scolaire ou professionnel ?
IH : Oui, je considère sérieusement cette possibilité. Une expérience à l'étranger offre des avantages significatifs pour développer une carrière dans les Ressources humaines, où une compréhension approfondie des cultures et des contextes internationaux est de plus en plus précieuse. En outre, retourner à l'étranger me permettrait de me familiariser avec des pratiques RH diversifiées et innovantes, renforçant ainsi ma capacité à apporter des contributions significatives dans un environnement professionnel mondialisé.

© Ilian Hassimi

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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