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Femme et handicapée, la double peine : enquête alarmante

Une charge mentale particulièrement pesante, une vie professionnelle difficile, des tâches ménagères qui s'accumulent et des violences exacerbées... Une nouvelle étude alerte sur les difficultés rencontrées par les femmes handicapées au quotidien.

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Illustration article Femme et handicapée, la double peine : enquête alarmante

« Etre une femme en situation de handicap : la double peine ? » Ladapt (L'association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) et l'Ifop ont mené l'enquête. Les résultats sont sans appel : c'est un oui massif, criant. Vie professionnelle, « travail domestique », violences... Cette étude quantitative, « en double miroir », menée auprès de 4 003 personnes dont 2 002 en situation de handicap, met en lumière les difficultés que rencontrent les femmes handicapées dans les différents aspects de leur vie quotidienne.

Une charge mentale plus lourde

Si elles expriment davantage de difficultés dans la plupart des dimensions abordées, c'est dans la sphère professionnelle que les écarts sont les plus notables. 52 % des femmes handicapées estiment que les « choses sont plutôt difficiles » pour elles dans le travail, contre 36 % des hommes handicapés. Ladapt alerte notamment sur la problématique de la charge mentale qui, de manière générale, concerne plus souvent les femmes que les hommes : 40 % pensent souvent à leur travail le week-end (contre 32 %). Les travailleurs en situation de handicap sont davantage concernés : 44 % pour les hommes et 48 % pour les femmes. Un empiétement du travail dans la sphère privée qui n'est pas sans conséquences. 46 % des femmes handicapées indiquent, en effet, rencontrer régulièrement des troubles du sommeil en raison de leur travail, soit une proportion supérieure à celle mesurée auprès des trois autres publics (42 % pour les hommes handicapés, 35 % pour l'ensemble des femmes, 33 % pour l'ensemble des hommes).

Un besoin de soutien pour les tâches ménagères

Autre thème abordé : les tâches ménagères. Les femmes, qu'elles soient « valides » ou non, en assument la majeure partie. Plus des trois quarts d'entre elles indiquent s'occuper de la préparation des repas, du ménage, des courses et des enfants. « Le handicap n'a que peu d'impact sur la répartition des tâches domestiques au sein du couple », analyse l'Ifop. Cependant, « de cette double peine, il résulte un sentiment de trop plein », pointe l'institut de sondage. Un tiers des femmes en situation de handicap expliquent « y passer beaucoup de temps et souhaiter qu'on les décharge » (32 %), soit bien plus que l'ensemble des femmes (23 %), des hommes (10 %) ou de ceux en situation de handicap (16 %). En conséquence, 56 % d'entre elles indiquent que « les choses sont difficiles » dans le domaine des loisirs (contre respectivement 38 %, 32 % et 42 %). L'argent représente également une difficulté majeure pour deux tiers des femmes handicapées contre un peu plus de la moitié pour les autres publics.

Violences exacerbées

Plus grave encore, cette enquête lève le voile sur la surexposition des femmes handicapées aux agressions sexistes et sexuelles. Moqueries, « propos vexants », « invitations compromettantes » sur le lieu de travail ou même « contacts physiques légers imposés »... Elles sont davantage la cible de discriminations et autres « comportements de prédation ». Pire, près d'un quart indique avoir subi des violences conjugales, soit dix points de plus que la population féminine française (15 %). « Les femmes avec des revenus moindres sont davantage touchées. 31 % des sondées qui appartiennent aux catégories modestes en ont subies contre 6 % de celles relevant des catégories plus aisées », souligne l'étude. Les hommes handicapés sont également significativement plus en proie à ces violences que les « valides » (13 % contre 4 %). Enfin, près d'une femme handicapée sur cinq déclare avoir déjà été violée (16 %), contre 9 % de l'ensemble des femmes, 9 % des hommes handicapés et 3 % des « valides ». « Ces chiffres sont choquants car ils montrent que la vulnérabilité physique et psychologique pousse les agresseurs à passer à l'acte », s'insurge François Legrand, chef de groupe à l'Ifop, espérant que « la publication de cette étude contribue à une prise de conscience sur ce sujet ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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