Kumiko, paraplégique de naissance, vit dans une prison dorée, sous l'œil avisé de sa grand-mère. Avoir un travail, un téléphone ou même sortir avec des amies ? Dans ses rêves... et encore. Alors c'est à travers ses dessins et ses lectures qu'elle s'évade. Mais, ça, c'était avant. Avant sa rencontre avec Tsunéo, un étudiant en biologie marine rémunéré par sa grand-mère pour l'assister en cas de besoin. Si les premiers échanges sont tendus, des points communs se révèlent au fil des jours. A 24 ans, Kumiko découvre, grâce à son acolyte, le cinéma, les transports en commun, la bibliothèque et, surtout, l'océan, qui la fascine depuis toujours... Cette jeune femme de 24 ans pleine de poigne est la protagoniste du film d'animation japonais, Josée, le tigre et les poissons, réalisé par Kotaro Tamura (bande-annonce ci-contre). Une vie d'amour et d'eau (fraîche) à découvrir depuis le 16 juin 2021 dans les salles obscures !
Les diktats de la société nippone
Kumiko rêve de devenir illustratrice. Mais ce rêve est rapidement brisé par une société nipponne ultra-normée, qui laisse peu de place aux personnes, et encore moins aux travailleurs, « différents ». Pas de travail, pas de revenus et, donc, peu d'autonomie. Ces problématiques récurrentes pour les personnes handicapées sont mises en lumière avec justesse dans ce long-métrage un brin militant. Autre conséquence : une vie sociale quasi-inexistante. Par peur du rejet que pourrait provoquer son handicap, Kumiko n'ose pas aller vers les autres et en devient aigrie, agressive. Plongée dans ses bouquins toute la journée, elle admire les héroïnes de Françoise Sagan, telles que Josée, son surnom, qui fait référence au titre du film. Mais, aux côtés de Tsunéo, elle apprend à s'ouvrir et, fascinée par l'eau, se jette dans le grand bain ! Présentée le 14 juin lors de l'ouverture du Festival (fu film d'naimation) d'Annecy, cette romance était été retenue en compétition dans la section « L'officielle » mais n'a pas été primée.