Film L'homme à la moto : un aidant rongé par la culpabilité

Dans "L'homme à la moto", Augustin Toscano rapproche deux personnages que tout oppose. Le premier, tiraillé par la culpabilité d'avoir blessé l'autre, la seconde, seule et amnésique. En salle le 3 avril 2019.

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Tucuman, Argentine. En 2013, la grève des policiers fait rage, la ville bascule peu à peu dans le chaos. Des groupes de jeunes pillent les magasins. Affamés et désabusés, ils cèdent à l'appel de la rue et du vandalisme. Parmi eux, Miguel tente de joindre les deux bouts en pratiquant le vol à l'arrachée grâce à sa moto. Un jour, alors qu'il dérobe le sac d'une personne âgée, il la blesse grièvement. Rongé par la culpabilité, il va tout faire pour se racheter, sans lui dévoiler son identité… L'homme à la moto, « c'est un film qui navigue dans les complexités de l'esprit humain mais sur le ton de la comédie », résume Augustin, Toscano, le réalisateur.

Relation complexe

Lorsqu'il retrouve Elena Suarez à l'hôpital, immobilisée et inconsciente, c'est la panique. « Elle est hors de danger mais a perdu la mémoire », informe la docteure.  Une « chance » pour Miguel. « Va-t-elle la retrouver ? » Rien n'est moins sûr… Le lendemain, il tente un coup de poker, décide de se faire passer pour son locataire et s'installe chez elle. Elena ne se souvient vraiment de rien, pas même son nom. Mais sa voisine, Flora, n'a rien oublié. Quel est donc ce parfait inconnu dans le jardin de son amie ? Malgré les suspicions des uns et des autres, Miguel et Elena, que tout oppose, se prennent d'affection l'un pour l'autre. De retour chez elle après sa sortie de l'hôpital, il joue « l'aidant parfait ». Mais, un jour, elle désigne sa moto parmi une dizaine d'autres. Aurait-elle découvert son secret ?

Inspiré d'une histoire vraie

« C'est le parcours d'un homme poursuivi par son ombre et par sa conscience », explique Augustin Toscano. Cette histoire, lui-même originaire de Tucuman, il l'a en partie vécue. « Il y a plus de dix ans, deux motards ont traîné ma mère sur plusieurs centaines de mètres en essayant de lui dérober son portefeuille. À partir de ce souvenir, j'ai développé une intrigue imaginaire que j'ai mis du temps à élaborer. J'ai eu l'idée d'un voleur qui regrettait son geste et, à partir de là, j'ai écrit l'histoire d'un homme tourmenté par la culpabilité », raconte-t-il. « C'est l'histoire de deux personnes au travers desquelles les limites des préjugés sociaux, l'idée du bien et du mal, la dichotomie entre victimes et auteurs sont franchies », résume-t-il. Ce film, sélectionné au festival cannois « la Quinzaine », a connu quelques difficultés pour en arriver-là. Il a mobilisé l'équipe pendant plus de quatre ans et a bien failli ne jamais voir le jour… La mise en scène est réaliste, avec l'utilisation de plans parfois longs mais aussi l'attention accordée aux détails.

La vérité éclatera-t-elle au grand jour ? Comment Miguel fera-t-il pour s'en sortir ? Réponse dans les salles obscures le 3 avril 2019.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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