Clémence est hémiplégique et mutique depuis un accident de voiture. Sa mère est décédée sur le coup, sa sœur Romane, s'en est sortie sans une égratignure. Du moins en apparence. Depuis, les deux jeunes femmes partagent une grande maison familiale au milieu des bois, où le handicap de Clémence n'apparaît plus aux yeux du monde. Sauf qu'un soir, Guillaume, dont Romane est tombée amoureuse, découvre la présence cachée de Clémence. Il se sent alors investi d'une mission : redonner corps et vie à la jeune femme paralysée. Dans le film Méduse, la réalisatrice Sophie Lévy offre un triangle amoureux sur fond de jalousie et de violence larvée. Un huis-clos haletant de 86 minutes, en salle le 26 octobre 2022 (bande-annonce ci-contre).
Une référence au mythe grec de Méduse
Totalement dépendante de sa sœur, Clémence, interprétée par l'actrice Anamaria Vartolomei, découvre l'autonomie et reconnecte avec le bonheur grâce à Guillaume, joué par Arnaud Valois. Ce dernier, pompier dans la vraie vie, assouvit enfin son fantasme de « rédempteur ». Romane (Roxane Mesquida), a l'impression une nouvelle fois que sa sœur est en train de lui voler sa vie. A l'arrière-plan de ce film, on devine le mythe grec de Méduse. Ce personnage légendaire est à la fois victime et bourreau, un peu comme Clémence dans le film. Transformée par Athéna en monstre avec des serpents sur la tête, Méduse métamorphose quiconque ose croiser son regard en statue de pierre, ce qui l'oblige à rester cachée. « Dans mon histoire, le handicap de Clémence figure ainsi le côté monstrueux de Méduse », explique la réalisatrice dont c'est le premier long-métrage. Un parallèle qui interroge sur nos représentations actuelles « médusées » du handicap.