La proposition de loi PS-UMP sur la fin de vie, qui doit être discutée à l'Assemblée nationale mardi 10 mars 2015 est surtout un texte polémique estime la presse française. Pour La Croix, qui la qualifie de "loi de résistance", "il faut trouver le juste équilibre" car selon Guillaume Goubert, le texte rencontre "une double opposition, celle des militants les plus engagés pour ou contre l'euthanasie". "Nous arrivons à une frontière", poursuit-il. "D'un côté, le refus de l'acharnement thérapeutique et la lutte contre la souffrance, unanimement approuvés. De l'autre, l'euthanasie et le suicide assisté". Même son de cloche pour Le Figaro qui assure que ce texte "divise la gauche et la droite mais pour des raisons diamétralement opposées".
Elus marqués par la mort d'un proche
"Certains élus socialistes, écologistes et radicaux de gauche estiment ainsi que le texte ne va pas assez loin", écrit François-Xavier Bourmaud, alors que "l'aile droitière de l'UMP" juge ce texte inutile et dangereux et s'élève contre ce qui est considéré comme un droit à la mort. Selon Libération, cette proposition de loi est "un sujet particulièrement sensible pour les élus marqués par la mort d'un proche". Interrogés par le quotidien, plusieurs députés de tous bords racontent des expériences vécues, à l'image d'Olivier Falorni, membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) depuis longtemps, affirmant que par "devoir, non pas de fils mais de législateur, il faut une loi". Si pour 20 Minutes, "le débat (est) ranimé", et que "les discussions s'annoncent houleuses", Metronews observe que "pro et anti font front commun".
Ne pas regarder la mort en face
Dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, Didier Rose affirme : "illusoire sur un sujet aussi polémique et radicalisé, la recherche d'un consensus débouche sur une guerre de positions qui finit par arranger le pouvoir". Pour sa part, Bruno Dive dans Sud-Ouest jette un regard critique sur notre société qui ne veut "plus regarder la mort en face, où les plus anciens, les plus faibles, les plus malades, sont devenus des poids dont on tente de se débarrasser en les confiant à des institutions spécialisées". "Une société où l'on ne parvient plus à nommer les choses", constate-t-il.