« Nous nous réjouissons des annonces faites sur l'indemnisation des victimes de la Dépakine », souligne un collectif d'associations de victimes de médicaments, dont l'Apesac. Il dénonce « cette fâcheuse habitude, transmissible de gouvernement en gouvernement, d'indemniser le risque médicamenteux à la petite semaine, médicament par médicament, scandale après scandale ». Refusant une « discrimination cynique, méprisante (...) qui ne réserve la qualité de victimes qu'à la condition que la presse s'en fasse l'écho », les associations en appellent à Juliette Méadel, secrétaire d'État aux victimes, pour qu'elle se saisisse du sujet.
Un combat long et silencieux
« Pour les victimes non médiatiques des médicaments, comme celles du Distilbène dont les conséquences se font sentir aujourd'hui jusqu'à la 3e génération, ou les victimes des syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson, dont les survivants doivent faire face à de terribles (et coûteuses) séquelles, elles peuvent bien continuer à saisir la justice et à se battre, seules, pendant des années, contre les grandes firmes pharmaceutiques », regrette le collectif.
Celui-ci regroupe le réseau DES France et les Filles DES, un site d'information sur le Distillbène, la FNATH (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés), le Cadus (Conseil d'aide et défense des usagers de la santé) dont le Dr Irène Frachon, qui a dénoncé le scandale du Mediator, est présidente d'honneur, ainsi que le Claim (affections occasionnées par les traitements médicamenteux) et Amalyste, une association qui lutte contre les syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson (des réactions très graves aux médicaments).
Nouveau fonds voté
Un appel avait déjà été lancé en août 2016, suggérant de financer le fonds par « une taxe minime sur le prix de vente des médicaments ». L'Assemblée nationale a voté, le 15 novembre 2016, dans le cadre du projet de budget 2017, la création du fonds d'indemnisation promis par l'État pour les victimes de l'antiépileptique Dépakine, en aménageant le système mis en place en 2011 pour le Mediator. La molécule en cause, le valproate de sodium, est commercialisée sous la marque Dépakine par Sanofi, mais également sous des marques génériques. Prescrite aux personnes épileptiques et bipolaires, elle est à l'origine de malformations et/ou de troubles neuro-développementaux chez des enfants exposés in utero.
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