Par Youssef Hassouna
Dans un dispensaire du camp de réfugiés d'al-Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza, des enfants passent à tour de rôle devant un infirmier en ouvrant la bouche pour recevoir deux gouttes, constituant la première dose du vaccin contre la polio. Certains grimacent au goût, sous le regard de parents "heureux" en voyant leurs enfants se protéger du virus, un nouveau danger qui guette la population dans le petit territoire palestinien assiégé et bombardé depuis l'attaque meurtrière du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Un bébé de 10 mois contaminé
La polio, éradiquée il y a 25 ans, est revenue dans la bande de Gaza où le virus a été découvert mi-août chez un bébé de 10 mois. Sa famille, installée dans le centre du territoire palestinien, a été déplacée plusieurs fois par la guerre et les ordres d'évacuation de l'armée israélienne. Elle a expliqué qu'elle n'avait jamais pu le faire vacciner, tout comme la quasi-totalité des enfants gazaouis.
Seuls 17 hôpitaux fonctionnels
Sur 36 hôpitaux, seuls 17 fonctionnent encore partiellement dans le territoire palestinien, pour beaucoup accaparés par les blessés de guerre, estimés à plus de 94 000 selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza. Le même ministère recense au moins 40 738 morts, en majorité des femmes et des mineurs selon l'ONU. La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre, qui a entraîné côté israélien la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
67 centres de vaccination
Depuis l'annonce du premier cas de polio en un quart de siècle, Ghadir Hajji s'inquiète pour ses cinq enfants. "Il faut absolument qu'ils soient vaccinés", dit-elle à l'AFP. "On a reçu des SMS du ministère de la Santé et on s'est présentés aussitôt", raconte-t-elle dans la file qui s'est formée devant ce dispensaire, l'un des 67 centres de vaccination ouverts pendant trois jours au moins.
72 611 enfants vaccinés le 1er jour de trêve
Israël a accepté de laisser l'ONU mener sa campagne de vaccination en trois phases : trois ou quatre jours, selon les besoins, dans le centre de la bande de Gaza devront être suivis d'autant de jours dans le sud puis le nord de la bande de Gaza. Basma al-Batch a fait le déplacement pour vacciner ses enfants, ce qui la rend, dit-elle, "très heureuse".
Le ministère de la Santé à Gaza a recensé 72 611 enfants vaccinés au premier jour de "pause". Mais, dit Mme Wateridge, "on redoute maintenant ce qui se passera après la 'pause'".
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