« Les canettes, ici, c'est interdit. » Le message antidéchets est visiblement bien appris au sein de l'Établissement d'accueil médicalisé Gaïa, à Noisy-le-Grand (93). Les résidents, sensibilisés aux gestes écolos, le savent et l'appliquent au quotidien. Une bonne nouvelle, quand on sait que le secteur médicosocial est loin d'être neutre sur le plan environnemental. En France, il représente près de « 49 mégatonnes d'émissions de gaz à effet de serre par an », avec un objectif national ambitieux : « réduire l'empreinte du secteur de la santé de 5 % chaque année », selon Richard Huet, expert en développement durable en santé et médicosocial au sein de l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médicosociaux (Anap). Un défi souvent perçu comme technique ou contraignant. À l'EAM Gaïa, il est devenu un projet collectif, voire… humain, comme le montre notre reportage vidéo (ci-contre) à retrouver sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr.
Une écologie ancrée dans le quotidien
Ici, l'écoresponsabilité ne se limite pas à des principes affichés. Tri des déchets, compostage, réemploi d'objets, fabrication de produits ménagers, jardinage : les résidents participent activement à des gestes simples, intégrés à leur accompagnement. Une façon concrète de donner du sens, de la responsabilité et de la fierté aux actions du quotidien.
Mieux manger pour mieux accompagner
La restauration est l'un des piliers de cette démarche. Les repas servis « dépassent les exigences de la loi EGalim », selon la directrice de l'établissement, Saléha Achour, avec 30 % de produits biologiques et un recours systématique à des fruits et légumes locaux. Les résidents sont associés à la préparation, renforçant l'autonomie, le lien social et l'éducation à une alimentation durable.
Des gestes écolos simples et rapides
Les équipes sont formées, les pratiques adaptées, et des solutions non médicamenteuses sont privilégiées pour apaiser les maux du quotidien, « par exemple, des massages ou de l'art-thérapie avant de se précipiter sur les médicaments », précise la directrice adjointe Marine Huart. L'établissement mise également sur des actions rapides et mesurables, les fameux « quick wins » : baisse des températures la nuit et le week-end dans les services administratifs, chauffage adapté à l'occupation des espaces, isolation renforcée, installation de panneaux photovoltaïques pour alimenter notamment des véhicules électriques. Autant de choix qui répondent aussi à un enjeu majeur : rendre les établissements médicosociaux résilients face aux canicules et au changement climatique. Ces initiatives ont notamment pu bénéficier du soutien de la région, du département et de l'Agence régionale de santé (ARS).
© Clotilde Costil


