Handicap.fr : Les 9 et 10 mars 2015, une belle opportunité pour environ 50 travailleurs handicapés qui souhaitent devenir « Chargés de relation clientèle dans l'assurance ».
Marie-José Uger : En effet, GEMA Handicap a été créé pour favoriser l'emploi des personnes handicapées ; il regroupe 22 assureurs mutualistes, comme la Macif, la MAIF, la Matmut. Nos enseignes sont passées de 2,5% de travailleurs reconnus handicapés en 2009 à 4,7% fin 2013. Mais nous devons faire encore mieux…
H.fr : Quels sont les postes à pourvoir, tous en contrats en alternance ?
MJU : Nous recrutons à deux niveaux. Nous orientons les personnes qui n'ont pas le bac vers le certificat de qualification professionnelle de chargé de relation clientèle dans l'assurance, reconnu par toute la branche, qui suppose une formation en alternance sur 12 mois. Quant aux titulaires du bac, ils préparent un BTS assurance sur 24 mois. Les deux diplômes sont précédés d'une préformation qualifiante de 2 mois et demi dans un centre de réadaptation professionnelle (CRP).
H.fr : Ce qui suppose que les lieux de formation, tout comme les entreprises, sont accessibles aux personnes handicapées ?
MJU : Oui, évidemment. Ces CRP se trouvent sur les 6 territoires où nous proposons des postes, à savoir Lille, Lyon, Marseille, Niort, Toulouse et Paris.
H.fr : Vous avez opté pour une alternative à l'embauche traditionnelle : le recrutement en ligne. Pour quelle raison ?
MJU : C'est notre sixième session de recrutement. Chaque année, le dispositif GEMA Handicap a une cinquantaine de postes à pourvoir ; ce n'est d'ailleurs pas le seul biais de recrutement de travailleurs handicapés dans nos enseignes mais, notre particularité, c'est de proposer des contrats en alternance. Jusqu'à maintenant, nous faisions appel à Pôle ou Cap Emploi mais les candidats proposés n'étaient pas assez nombreux et souvent trop éloignés de nos attentes…
H.fr : Pourtant, des personnes handicapées qui souhaitent travailler, il y en a…
MJU : Bien sûr mais nos métiers de conseiller clientèle ou de gestionnaire de sinistres sont très pointus, en principe niveau BTS. Or Pôle et Cap Emploi nous proposent le plus souvent des candidats de plus de 50 ans, issus pour certains de l'artisanat ou de la grande distribution, qui n'ont aucune compétence en droit, en informatique. Pour certains, la marche à franchir est souvent trop haute. Alors, en tentant une nouvelle piste, nous espérons toucher de nouveaux candidats, plus jeunes et aguerris aux nouvelles technologies.
H.fr : Il y a l'option des forums « physiques », en face à face. Ça ne fonctionne pas ?
MJU : Nous avons été présents sur de nombreux salons mais le résultat n'est vraiment pas concluant. Les candidats ne sont pas très actifs, on a le sentiment qu'ils déambulent, font leur « marché », déposent des CV mais sans être vraiment déterminés. Ils viennent souvent à nous en attendant qu'on leur propose des choses. Or un entretien d'embauche c'est vraiment une co-construction. Avec ce type de salon virtuel, ils ont presque trois semaines pour mûrir leurs recherches et cibler vraiment les postes et les entreprises qui les motivent.
H.fr : Quel est le principe de ce salon virtuel, en 48h chrono ?
MJU : En un seul évènement, il permet aux candidats handicapés en recherche d'emploi de passer des entretiens privilégiés avec un grand nombre de recruteurs. Ils ont même la possibilité d'être coaché avant, pour une efficacité maximale. Nous assurons au préalable une sélection des candidatures, en étudiant les CV, et par le biais de petits tests. Le candidat choisit ensuite les horaires de ses entretiens parmi les disponibilités des recruteurs. Ils ont lieu par téléphone.
H.fr : Et pour les postulants sourds ou malentendants ?
MJU : C'est le même principe mais l'entretien se fait par écrit, par chat.
H.fr : En quoi ce système est-il appréciable pour les deux parties ?
MJU : C'est un dispositif vraiment très souple qui permet d'avoir une première prise de contact sans se déplacer, d'ajouter des pièces à son dossier si besoin et surtout de prendre le temps de découvrir toutes les entreprises qui recrutent en restant chez soi.
H.fr : C'est déjà le concept du salon virtuel Handi2day qui existe depuis 9 ans. Mais, cette fois-ci, adapté pour un groupe d'entreprises…
MJU : Oui, handi2day est le plus grand salon de France dédié au recrutement des travailleurs en situation de handicap, qui a lieu deux fois par an, mais ce qui est intéressant et novateur, c'est de pouvoir décliner ce concept à plus petite échelle. Il est vraiment taillé sur mesure pour chaque secteur ou entreprise. Cette expérience sera renouvelée pendant trois ans. Pour cette édition 2015, les candidats ont jusqu'au 8 mars pour postuler.