Environ 1 300 clubs sportifs en France accueillent des personnes porteuses d'un handicap mental ou psychique, pour une pratique de loisir ou en compétition. Le point sur le sport adapté, à l'occasion des Global Games, compétition internationale majeure pour les athlètes concernés, qui démarre le 4 juin 2023 à Vichy (Lire : Global Games 2023 : la grand-messe du sport adapté à Vichy).
Handicap psychique ou intellectuel
Le sport adapté regroupe les activités physiques et sportives destinées aux personnes qui présentent une déficience intellectuelle et/ou des troubles psychiques. La déficience intellectuelle correspond à la capacité sensiblement réduite à comprendre certaines informations et à apprendre de nouvelles compétences, d'où des difficultés de réflexion et de communication. Un handicap psychique résulte d'une maladie psychique, telle que la schizophrénie ou la bipolarité, qui affecte la capacité à mobiliser les facultés intellectuelles. Les personnes éprouvent notamment des difficultés à réaliser des activités de la vie quotidienne, à comprendre les autres et les situations sociales. Si elles sont suivies par un établissement spécialisé, ces personnes peuvent rejoindre un club de sport adapté sans accomplir de formalités particulières. Dans le cas contraire, un médecin doit attester des difficultés au quotidien du sportif.
Des règles de jeu plus souples
Une prise en charge spécifique est nécessaire. « L'entraîneur doit partir de la personne, de ses capacités et de ses limites pour construire sa pédagogie », explique à l'AFP Marie-Paule Fernez, directrice technique nationale de la Fédération française de sport adapté (FFSA), qui compte environ 60 000 adhérents. « A l'entraînement, il faut par exemple donner une seule consigne à la fois, bien observer pour voir si elle a été comprise, davantage montrer que dire. » Environ 1 300 clubs sportifs en France accueillent des personnes porteuses d'un handicap intellectuel ou psychique. Il s'agit le plus souvent d'associations rattachées à un établissement médico-social dédié à ce public. Il existe aussi des sections spécifiques au sein de clubs « ordinaires ». Les clubs de sport adapté proposent des activités motrices (jeux d'équilibre, parcours) aux personnes porteuses d'un handicap sévère, ainsi que différents sports (athlétisme, judo, natation etc.) à celles pouvant s'engager dans des pratiques sportives codifiées. Dans ce cas, les logiques de jeux et objectifs des sports restent les mêmes que dans un cadre classique mais « les règles sont adaptées au niveau de compréhension des personnes », précise Marie-Paule Fernez.
Plusieurs catégories de compétition
En athlétisme, certaines catégories de coureurs peuvent démarrer les courses debout plutôt que dans les starting-block. Au basket, les reprises de dribbles sont tolérées, à l'appréciation de l'arbitre. En compétition, les règlements autorisent une plus grande proximité des entraîneurs. Existe-t-il différentes catégories ? « Plus ou moins handicapés » et donc « plus ou moins autonomes », les sportifs sont classés en France dans trois catégories : AB (handicap sévère), BC (moyen) ou CD (léger). Cela permet une « compétition en équité et en sécurité », observe Marie-Paule Fernez, de la FFSA. Avant de participer à un championnat, le sportif doit accomplir une démarche de classification. Deux personnes de son entourage remplissent un questionnaire qui évalue ses difficultés dans quatre domaines (motricité, communication, socialisation et autonomie).
Quid des Global Games ?
Cette année, les Global Games proposent aux athlètes de concourir dans trois catégories distinctes, de ii1 à ii3 (« ii » étant l'abréviation de « intellectual impairment », déficience intellectuelle en anglais). Ces catégories ont été définies par la Fédération internationale de sport adapté, Virtus. La catégorie ii1 correspond aux personnes présentant une déficience intellectuelle, ii2 une déficience intellectuelle associée à un handicap physique ou sensoriel et ii3 (en compétition pour la première fois), un trouble du spectre autistique, avec ou sans déficience intellectuelle. Pour avoir le droit de concourir, les sportifs doivent soumettre à la Fédération internationale un dossier (avec test de QI, rapport de psychologue, etc.) qui atteste de leur situation. Obtenir sa validation est aussi impératif pour participer à d'autres compétitions, notamment aux Jeux paralympiques, où il existe une catégorie « déficient intellectuel » en natation, athlétisme et tennis de table.