Manque de moyens, sous-effectif, salaires insuffisants : les organisations syndicales CFTC, CGT, FO et Sud appellent les salariés des secteurs du sanitaire, du social, du médico-social et de l'aide à domicile à une journée de grève et de manifestation le 8 avril pour dénoncer "l'austérité qui ne fait que s'aggraver".
Plus de moyens !
Nous demandons "des moyens alloués au secteur, que tout le monde puisse obtenir la revalorisation de salaire du Ségur et nous réclamons l'ouverture de réelles négociations", a détaillé le 25 février 2021 Isabelle Roudil du Fnas-FO lors d'une conférence de presse de l'intersyndicale. "Le secteur de l'aide à domicile est particulièrement touché par les mesures d'austérité. Pour les salariés concernés, 226 000 sur le territoire national, en majorité des femmes (95%), le salaire moyen d'une professionnelle non qualifiée reste inférieur au Smic. Ajoutons à cela que les conditions de travail se sont particulièrement précarisées et détériorées", explique Xavier Guillot de l'UFSP-CGT.
Une augmentation pas assez étendue
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé mi-février étendre l'augmentation de 183 euros net par mois des accords du Ségur aux agents du secteur social et médico-social, aux établissements sociaux et médico-sociaux, rattachés à un établissement public. Mais les salariées du secteur privé non lucratif (75% du secteur social et médico-social) n'étaient pas inclus dans cet accord. Et "les établissements autonomes donc non rattachés à un établissement public de santé comme certains instituts médico-éducatifs par exemple, ne bénéficient toujours pas non plus des 183 euros", ajoute Anissa Arini de la fédération Sud-santé-sociaux précisant que cela représentait plus de 30 000 personnes.
Conditions de travail catastrophiques
Dans un communiqué conjoint, les syndicats réclament également "l'augmentation générale et immédiate des salaires pour l'ensemble des salariés du secteur", "l'arrêt des suppressions de postes" et "la création d'emplois". "Les conditions de travail deviennent catastrophiques. Le manque de moyens concrètement au quotidien c'est des journées de fou, des plannings morcelés, des tâches auprès de personnes lourdement handicapées pour lesquelles les salariés ne sont pas formés. C'est physiquement et moralement des métiers pénibles", ajoute Isabelle Roudil.