"Contre l'inclusion systématique et forcée" des enfants en situation de handicap dans les classes ordinaires !" Des enseignants, accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), agents territoriaux dont Atsem (en maternelle) et personnels des services sociaux étaient appelés à faire grève et à manifester à Paris, le 25 janvier 2024, par le syndicat Fnec FP-FO.
Le gouvernement doit "mettre les moyens"
Le cortège d'environ 1 700 personnes, selon la préfecture de police, s'est élancé dans le calme à proximité du jardin du Luxembourg (Vie arrondissement) vers 13h30, en direction de la rue de Grenelle. Sur des pancartes, on pouvait lire : "Métier formidable, salaire fort minable", "On veut des moyens on n'est pas magiciens", "Inclusion sauce Macron = exclusion". "Que les choses soient claires, nous ne sommes pas contre l'inclusion des enfants en situation de handicap à l'école. Mais il faut pouvoir le faire dans de bonnes conditions, avec des accompagnants, il faut que le gouvernement mette les moyens", a témoigné à l'AFP Olivia Queysselier, enseignante en école maternelle à Bayonne (Pyrénées Atlantiques).
"Dégradation de l'inclusion"
Pour Clément Poullet, secrétaire général de la Fnec FP-FO, "les gens sont là pour dénoncer l'école inclusive systématique et forcée, sans aucun soin et aucune scolarité adaptée". "Ça devient intenable", selon lui. Enseignante depuis 40 ans, Isabelle Audic, en école maternelle dans le Val-d'Oise, dit constater "la dégradation de l'inclusion des élèves en situation de handicap dans les classes ordinaires". "J'ai la chance d'être un peu formée mais la grande majorité des enseignants se retrouvent à devoir gérer des enfants qui demandent une attention et une formation particulière. Sinon, cela met l'enfant handicapé, les autres élèves et les profs parfois en danger", assure-t-elle.
"On frôle la maltraitance"
Myriam, une AESH de 53 ans qui occupe ce poste dans une école du Tarn depuis 7 ans et n'a pas souhaité donner son nom de famille, acquiesce. "On nous demande d'accompagner plusieurs élèves à la fois, à raison de très peu de temps par enfant, pour, nous dit-on, les rendre plus autonomes, mais on frôle parfois la maltraitance". Le 1er février 2024, elle sera "certainement de nouveau dans la rue pour défendre l'école publique au sens large". Six syndicats de l'éducation nationale (FSU, CGT, FO, Sud, SE-Unsa et Sgen-CFDT) appellent à la grève et à manifester dans toute la France ce jour-là sur les salaires et les conditions de travail.
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