Le Collectif handicaps, qui regroupe 51 associations, milite "pour une revalorisation salariale" dans un secteur qui peine à recruter et où manquent 30 000 postes (5% des effectifs), avec des "familles impactées par ce déficit d'accompagnement", a dit Luc Gateau, président de l'Unapei, au cours d'une visioconférence de presse. Il parle de "manquements graves et de mise en danger".
Une vague de démissions
"En début de carrière, un éducateur spécialisé touche 1 380 euros par mois, il faut créer une dynamique autour de la formation pour ces carrières médico-sociales", a insisté Véronique Davallet-Pin, mère de trois enfants dont un garçon de 20 ans polyhandicapé, qui est accueilli cinq jours et trois nuits par semaine dans un institut médico-éducatif (IME) en Savoie. "Avec le tsunami Covid et l'épuisement du personnel, il y a eu une vague de démissions. L'IME a fermé ses unités à tour de rôle, recruté des intérimaires qui ne sont pas formés", raconte cette mère, membre d'un collectif de parents baptisé "A bout de souffle". Elle a insisté sur "la nécessité absolue de tenir ces établissements ouverts", ajoutant que "l'inclusion est un très joli mot sur le papier mais encore faut-il y mettre le prix". Une Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social doit avoir lieu le 18 février 2022 (article en lien ci-dessous).
Des attentes vaines ?
Le président du Collectif Handicaps, Arnaud de Broca, a fait part d'une "insatisfaction réelle" au terme du quinquennat Macron qui avait "créé des attentes". Il a dit aussi sa "colère devant l'absence du (thème du) handicap dans la campagne présidentielle". Les 3 et 15 mars, les candidats sont invités à un "grand oral" par le collectif qui porte plusieurs revendications dont l'inscription dans la Constitution du "principe de l'accessibilité universelle", une "valorisation des compétences, des métiers et des carrières" et la création d'un revenu minimum d'existence au moins égal au seuil de pauvreté.