PARIS,
La ministre déléguée aux Handicapés, Marie-Arlette Carlotti, a annoncé mardi à l'Assemblée qu'il n'y aurait pas de nouvelles créations de places en Établissements et services d'aide par le travail (ESAT) en 2014, le gouvernement préférant "valoriser l'existant".
"La création de places nouvelles dans les ESAT cette année n'est pas envisageable", a dit la ministre lors de la Commission élargie Solidarité, insertion et égalité des chances de l'Assemblée nationale réunie mardi matin.
"Après cinq années de mesures d'économies qui ont été imposées aux ESAT, pour la deuxième année consécutive le gouvernement choisit de valoriser l'existant plutôt (...) que de créer des places au détriment de la qualité de prise en charge", a dit la ministre qui a pointé "une énorme fragilité des ESAT, une énorme fragilité des personnels qui travaillent à l'intérieur et une
énorme fragilité des encadrements".
Le gouvernement a choisi de stabiliser la masse salariale et d'augmenter les investissements pour moderniser les ESAT - anciennement centres d'aides par le travail (CAT) - qui comptent aujourd'hui 119.211 places.
Ainsi, en 2014, plus de dix millions d'euros seront "consacrés à la revalorisation de la masse salariale" et les investissements seront portés à 3,5 millions d'euros contre un million en 2012 et 2,5 millions d'euros en 2013, a indiqué Mme Carlotti.
La ministre a par ailleurs affirmé sa volonté de créer des passerelles entre les ESAT, les entreprises adaptées et les entreprises ordinaires.
Les ESAT avaient dans le passé dénoncé une baisse régulière des dotations de l'État, susceptible de nuire, selon eux, à la qualité de l'accueil et de l'encadrement. Encore une fois en 2014, "le compte n'y est pas", a regretté devant la presse le président de l'Association des Paralysés de France (APF), Alain Rochon.
En 2013, le gouvernement avait abandonné le plan quinquennal de création de 10.000 places en Esap, programmé à partir de 2008, selon Véronique Bustreel, conseillère nationale pour l'emploi à l'APF. "Les 4.600 places qui restaient à créer avaient été abandonnées", a-t-elle précisé. "La très mauvaise surprise dans le PLF 2014 est que le pacte pour l'emploi en entreprises adaptées, signé le 22 décembre 2011 avec le précédent gouvernement, ne sera pas honoré", a-t-elle ajouté. "Pour nous c'est 1.000 emplois qui sont perdus".
Selon l'APF, 400.000 personnes handicapées sont au chômage. Leur taux de chômage est de 22%, plus du double de la moyenne française.