PARIS,
"Alors que le taux d'emploi dans le privé n'est même pas à la moitié de ce qu'il devrait être, la responsabilité des entreprises est évidemment engagée", a dit Mme Carlotti, interrogée à l'occasion de la 17e édition de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées qui s'ouvre ce lundi.
Les entreprises de plus de 20 salariés ont l'obligation d'employer 6% de personnes handicapées sous peine de pénalités financières, mais le taux moyen dans le privé comme dans le public est encore inférieur à 4%.
"Il faut comprendre que la plupart du temps, le handicap n'existe qu'en relation avec un environnement donné. Si on change l'environnement, le handicap s'estompe. C'est une véritable réflexion sur l'organisation du travail qui se pose aux employeurs, pour la productivité de leurs salariés handicapés mais aussi de tous les autres", a assuré la ministre. La ministre a réaffirmé que la formation des personnes handicapées était "un enjeu majeur".
"Nous allons rétablir un comité de pilotage interministériel avec les associations et les ministères concernés pour faciliter l'accès des étudiants handicapés aux études de leur choix", a dit Mme Carlotti.
Mme Carlotti a déjà annoncé récemment que le futur projet de loi réformant la formation professionnelle et l'apprentissage aura un volet handicap.
"En outre, 84 centres de rééducation professionnelle participent à l'amélioration de la qualification des travailleurs handicapés en leur proposant des formations adaptées en termes de durée et de rythme d'apprentissage", a-t-elle ajouté lundi.
"Nous avons pour objectif de renforcer l'offre de formation spécialisée par ces centres et son adaptation aux besoins des entreprises", a assuré Mme Carlotti.
Deux millions de personnes de 15 à 64 ans ont une reconnaissance administrative de leur handicap en France métropolitaine, selon une récente étude de la Dares (Ministère du travail), portant sur les chiffres de 2011.
Seulement 700.000 travaillent. Plus âgées et moins diplômées que la moyenne (51% n'ont aucun diplôme ou seulement le BEPC, comparé à 31% pour l'ensemble de la population), leur taux de chômage est de 21%, plus du double de celui de la population totale.