« Comité interministériel du handicap, c'est maintenant ! ». C'est en ces termes que l'Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) rappelle au gouvernement ses promesses. Cette réunion, tout d'abord prévue en juin, avait été repoussée en juillet avant d'être à nouveau annulée. Ce CIH devait, enfin, se réunir « au tout début du mois de septembre » 2013 mais aucune date n'est pour le moment fixée.
Mobiliser tous les ministères
L'enjeu est pourtant essentiel : le CIH, placé sous l'autorité du premier ministre, est chargé de définir une stratégie nationale du handicap et d'organiser le travail entre tous les ministères (en réalité la douzaine concernée par cette question : éducation, logement, culture, recherche, travail, sport, santé, défense, anciens combattants, collectivités territoriales....) en direction des personnes handicapées pour les prochaines années. Cette nouvelle architecture doit permettre de mieux mobiliser les services de l'Etat, de renforcer et d'optimiser leur dialogue avec le monde associatif. Ses actions s'inscrivent dans les intentions de Jean-Marc Ayrault qui, en septembre 2012, avait publié une circulaire précisant que tous les projets de loi à venir devraient prendre en compte le handicap et comporter, sauf exception, des « dispositions spécifiques » pour les personnes handicapées, permettant ainsi d'avoir une vision transversale et interministérielle de la politique du handicap.
CMU, AAH, accessibilité : du pain sur la planche...
L'Unapei a récemment salué l'annonce du ministère de l'Education nationale concernant la « titularisation » des auxiliaires de vie scolaire (AVS), sécurisant et professionnalisant ainsi les accompagnants. Pour autant l'association soulève l'absence de mesures gouvernementales plus globales sur la politique du handicap : une échéance 2015 sur l'accessibilité déjà annoncée comme « un cap difficile à tenir », des personnes handicapées mentales exclues de l'accès à la CMU-C, une mauvaise prise en charge des surcoûts liés au handicap, 13 000 enfants handicapés mentaux sans solution de scolarisation... Et une revalorisation de l'AAH (Allocation adulte handicapé) de 1.75 % (+13.6 euros) au 1er septembre 2013 (soit 790,18 euros par mois) qui continue de maintenir ses bénéficiaires en dessous du seuil de pauvreté.
L'Unapei appelle donc le gouvernement à fixer au plus vite la date de la réunion de ce Comité interministériel du handicap pour que des décisions concrètes soient prises et mises en œuvre.